La revue de presse : l’autre grande boucle
Chaque jour Olivier de Lagarde livre sa revue de presse au micro d'Europe 1 Matin. Une chronique pour vous plonger au cœur des dernières actualités de la matinée. Au menu ce matin : le Tour de France et le budget qui continue d'occuper l'espace médiatique.
On a toujours aimé la présentation du Tour de France confie Alexandre Roos, le monsieur cyclisme de l’Equipe ce matin. Et on aurait envie de lui répondre nous aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Parce que ça y est, on connait le programme de la Grande boucle, qui se déroulera du 4 au 26 juillet prochain. Cette année encore de Stockholm à Séville de Samarcande a Tegucigalpa, les amateurs de cyclisme d'Europe n'auront d'yeux que pour les forçats de la route.
Vous découvrirez donc la carte du Tour 2026 à la une de l’Equipe. Et si notre confrère se délecte à l’avance de la perspective d’arrivée en altitude, il s’inquiète d’une "pogacharisation" des esprits. Mais nous préfèrons pour notre part nous laisser bercer par cette poésie. Celle de la lecture de ces étapes acoquinant les sous-préfectures endormies et les chefs-lieux de cantons oubliées : Périgueux-Bergerac. Malmort-Ussel. Champagnol-Plateau de Solaison. C’est la France des Raymond, Depardon, et Poulidor... La fiancée de Baudelaire et de son invitation au voyage paraphrasé : Le tour n’est qu’ordre et beauté.
Luxe calme et volupté
Et en ce vendredi d’octobre où l’actualité n’est pas bien flamberge, permettez-moi de prendre le chemin non pas des écoliers mais celui des sprinter routards et autres porteurs d’eau. On passe à la première étape avec le budget 2026 : arrivée en altitude prévue... on ne sait pas quand ! Sommet du budget par le col des retraites. Un Himalaya prédisait Bayrou, Lecornu va devoir être ferme du jarret. Comment nos coureurs parlementaires vont il terminer cette étape ? C’est finalement la question après déjà quelques jours de course.
"À la recherche du compromis" titre La Croix, boussole à la main... "Retraite : vive critique contre le coût de la suspension" annonce Le Figaro. Parce qu’on le subodorait dès ce jeudi, la lettre rectificative qui prévoit la compensation de la réforme par une baisse des pensions de retraites ne passe pas du tout chez les coureurs PS, équipe de descendeurs s’il en est.
"Si vertigineux soient-ils, les chiffres du manque à gagner ne suffisent pas à satisfaire le parti socialiste", constate Arthur Berdah à la une du journal. Car loin d’être rassasié par sa première victoire, le PS prépare déjà la batille d’après : la fiscalité. "Foire aux taxes et feu d’artifices d’impôts. Le tout, ajoute-t-il, au nom d’un principe infaillible théorisé par François Hollande. Ça ne coûte pas cher puisque c’est l’état qui paie". On a les leaders que l’on mérite.
Et à la une de L’Opinion, Rémy Godeau ne supporte plus de voir passer cette équipe en rose bras levés en signe de victoire, mais dopée à la zucmania. "Non, écrit-il, la fin de la loi Borne sans alternative crédible n’est pas une grande victoire du mouvement social. Mais une défaite qui appauvrit la nation tout entière".
"Oui, poursuit-il, le manque à gagner d’une réforme doit être financée hic et nunc, et pas par des promesses hypocrites reportées après l’élection présidentielle". Et l’éditorialiste qui a trempé sa plume dans l’EPO de dénoncer "les magiciens et les autruches qui prétendent gouverner en vendant le mirage d’un système à la générosité immuable et d’un redressement sans effort".
Et puis, les journaux s’intéressent au maillot vert, reconnaissable de loin grâce à sa veste couleur d’espérance dit-on. J’ai nommé : Marine Tondelier, qui a donc droits aux honneurs de la presse depuis sa déclaration de candidature à la présidence de la République. Sur le Tour de France, le maillot vert c’est le leader du classement par point. Mais des points, elle en a jusque-là, peu glanés lors des criteriums électoraux.
Bref une carrière qui se résume à quelques vestes. Et pourtant, elle ne rechigne jamais à refaire la course devant les caméras. Portait aigre doux de cette bouffeuse de micro signé Guillaume Tabard dans le Figaro. "Tondelier a vite compris que pour une formation ayant un faible poids électoral exister c’est d’abord se montrer.
Ses coreligionnaires de gauche ironisent d’ailleurs sur sa propension, lors des réunions partisanes, à sortir toujours à l’avant du peloton afin de s’assurer du premier micro tendu. "Une saturation médiatique paradoxale dans un parti qui dénonce la dictature de l’image. Une personnalisation singulière dans un parti qui ne jure que par le collectif". Bref un leader qui n’a cure de ses équipiers et ne pédale que pour sa pomme... verte évidemment.
Un lot de la caravane de ce tour maintenant...
Et des voitures "vert pop". C’est un dossier étonnant que celui que nous propose Le Parisien / Aujourd’hui en France. Le journal a constaté que les voitures neuves étaient de plus en plus colorées. "Rose gold, torino Blue, Amalfi Yellow ! Un feu d’artifice des teintes de carrosserie" comme il l’appelle.
Alors, comment cela s’explique ? D’une part, par la volonté des constructeurs qui proposent des rabais sur les véhicules colorés afin qu’ils soient plus visibles dans les rues. Et puis, c’est l’arrivée des femmes chez les concessionnaires explique le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes.
"Dans le vieux monde, celui des hommes au volant... La palette était limitée : Voiture de sport... rouge ! Berline classe... Noir ! Voiture pas cher... blanc ! Les femmes ont arc en-ciélisé le parc roulant."
S'il est temps de franchir la ligne d’arrivée, nous n’allons pas terminer sur les champs Élysée mais boucler notre périple sur le Prater à Vienne.
Demain la capitale autrichienne s’apprête à célébrer le deux-centièmes anniversaire de Johann Strauss. Son "roi de la valse" comme l’appelle La Croix qui consacre deux pleines pages au musicien. Voilà un peu de Strauss pour finir et un beau Danube bleu pour nous changer du maillot jaune.