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Arthur Helmbacher, avec Margaux Lannuzel
Plus de 36 ans après le meurtre du petit garçon, toujours non élucidé, la Cour d'appel de Dijon a autorisé mercredi de nouvelles expertises, notamment pour rechercher des empreintes génétiques "de parentèle". Une méthode employée avec succès dans d'autres "cold cases" criminels. 
DÉCRYPTAGE

C'est un énième rebondissement dans l'enquête sur la mort de Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne en 1984. Mercredi, la Cour d'appel de Dijon a accédé à la demande des parents de l'enfant, en autorisant de nouvelles expertises, notamment génétiques. Que peuvent-elles changer dans ce dossier qui reste l'une des plus grandes énigmes criminelles françaises ? Europe 1 fait le point. 

Une technique qui permet de ratisser plus large

Concrètement, les enquêteurs vont rechercher des empreintes génétiques dites "de parentèle". Une technique assez récente qui permet de ratisser plus large, en identifiant des proches de ceux dont l'ADN a été prélevé. Elle va être appliquée aux scellés qui sont dans le dossier depuis longtemps, notamment aux traces ADN laissées sur le pantalon, le pull-over et l'anorak que portait Grégory Villemin quand il a disparu.

"Vous savez, en matière d'archéologie, on peut résoudre des énigmes mille ou deux mille ans après. Dans les 'cold cases' criminels, c'est la même chose", avance François Saint-Pierre, l'avocat de Christine et Jean-Marie Villemin, les parents de l'enfant. La méthode "parentèle" a notamment permis de résoudre l'affaire Elodie Kulik, une jeune banquière violée et assassinée en 2002 et dont l'assassin a été identifié dix ans plus tard

Un "emballement" selon l'avocat du couple Jacob

L'attente suscitée par cette nouvelle technique est toutefois relativisée par l'avocat de Marcel Jacob, le grand-oncle de Grégory Villemin, et son épouse Jacqueline, tous deux récemment mis en cause dans le dossier tentaculaire. "C'est naufrage sur naufrage sur naufrage, et emballement sur sur-emballement à chaque fois qu'il se passe quelque chose", estime Frédéric Berna auprès d'Europe 1. 

"Je pense qu'il faut rester extrêmement prudent, extrêmement mesuré", exhorte le conseil, assurant toutefois que ses clients "ne souhaitent qu'une chose : que la vérité puisse être révélée, puisqu'ils sont très à l'aise avec celle-ci".

"Il y a des gens qui savent et qui se taisent"

Prudence donc, mais espoir : si elles devaient "matcher", ces nouvelles expertises ADN pourraient enfin apporter une preuve formelle dans une enquête où "il y a des gens qui savent des choses et qui les taisent", comme l'estimait récemment le procureur de Dijon.