LA QUESTION SEXO - Mon copain ne peut pas me pénétrer, comment réagir face au vaginisme ?

Dans le cas du vaginisme, par inquiétude, le périnée peut aussi être extrêmement tendu.
Dans le cas du vaginisme, par inquiétude, le périnée peut aussi être extrêmement tendu. © Pixabay
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Catherine Blanc
Dans "Sans Rendez-vous", mardi, la sexologue Catherine Blanc répond à Chloé, qui souffre de vaginisme, un trouble qui empêche son partenaire de la pénétrer. Selon la spécialiste, le vaginisme peut avoir des causes techniques, mais surtout psychologiques, en raison des inquiétudes qu'il génère.

Que faire en cas de vaginisme, ce trouble qui rend impossible toute pénétration vaginale ? Dans Sans rendez-vous, mardi sur Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc répond à la question d'une auditrice dont les rapports sexuels sont perturbés. Celle-ci se demande ce qui peut expliquer qu'il soit la plupart du temps impossible pour son partenaire de la pénétrer.

La question de Chloé

J'ai 21 ans et lorsque j'ai un rapport avec mon copain, on a beaucoup de mal à faire une pénétration. La première fois qu'on a essayé, j'étais vierge et c'était impossible de rentrer. On a mis six mois pour réussir à avoir un rapport avec pénétration et même les fois d'après, c'était encore difficile de pénétrer. Ça fait comme un mur alors que j'en ai très envie. Est-ce qu'il y a une explication ?

La réponse de Catherine Blanc

"Ça s'appelle du vaginisme primaire, c'est-à-dire que la sexualité démarre sur une grosse difficulté de pénétration qui entraîne évidemment une inquiétude, quand bien même elle est débordée de désir. Il y a suffisamment d'inquiétudes pour, souvent, se positionner mal. On a donc deux jeunes gens qui sont dans l'inquiétude. De faire du mal, pour l'un, et d'avoir mal, pour l'autre. Résultat : deux maladresses qui se rencontrent et, souvent, deux corps qui ne se mettent pas dans le bon sens de l'emboîtement. Souvent, la jeune femme se retrouve plutôt les fesses contre le lit et un peu cambrée, ce qui fait que son vagin va vers le matelas quand le pénis est en érection.

Par inquiétude, le périnée peut aussi être extrêmement tendu. Et comme il est tendu, cela empêche la fluidité de la pénétration. À cela se rajoute, puisqu'il y a de l'inquiétude, une lubrification qui n'est pas hyper abondante, qui ne vient pas jusqu'à déborder au niveau de la vulve. Or, un pénis sans lubrification et une vulve pas encore lubrifiée, même s'il y a un désir, cela empêche de glisser naturellement.

Il ne faut pas forcer en se disant que ça va finir par rentrer, non ? 

C'est toute la difficulté du vaginisme, ce n'est pas qu'une question de problèmes techniques. Il y a un peu d'inquiétude qui fait un peu de maladresse, qui fait des difficultés. Sinon, les corps sont naturellement faits pour s'emboîter. Puisqu'un bébé avec une tête de dix centimètres va pouvoir passer, on pense bien que de toute façon, les pénis rentrent, à condition, bien sûr, qu'il y ait un terrain favorable, à savoir cette lubrification qui fait toute la moiteur et le côté un peu glaireux qui lui permet de glisser.

Que faire pour améliorer les choses ?

Dans un premier temps, essayer par la force ne servira à rien dans la mesure où il y a des raisons psychologiques à cette inquiétude. Cela contribuerait à alimenter l'idée que la pénétration est une violence. Il faut donc essayer de comprendre ce qui est à l'origine de cette peur qui fait cette protection. Car le vaginisme, c'est avant tout, non pas une incompétence, mais l'expression d'un pouvoir protecteur."