La perpétuité requise contre Bilal Taghi pour le premier attentat djihadiste en prison

Justice Bilal Taghi
Bilal Taghi a agressé deux surveillants dans un établissement carcéral du Val d'Oise, en septembre 2016. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
En septembre 2016, Bilal Taghi, un détenu radicalisé, a violemment agressé deux de ses surveillants de la maison d'arrêt d'Osny, dans le Val d'Oise. Il s'agit du premier cas de terrorisme carcéral en France. L'avocat général a évoqué un homme qui "n'a cessé de mentir" jusqu'à "passer maître en dissimulation.

L'accusation a requis vendredi la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans à l'encontre du détenu radicalisé Bilal Taghi pour avoir tenté d'assassiner deux surveillants de la prison d'Osny, dans le Val-d'Oise, en 2016, une attaque considérée comme le premier attentat djihadiste en détention.

L'avocat général a appelé à sanctionner un "engagement irrémédiable dans une idéologie" par un homme qui "n'a cessé de mentir" jusqu'à "passer maître en dissimulation, qui est un des arts du djihad". Estimant qu'il a agi seul, il a demandé l'acquittement pour l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste.

"Sa vocation, c'est le djihad"

Le Franco-marocain, 27 ans, déjà condamné à 5 ans de prison pour un départ avorté en Syrie, avait immédiatement reconnu avoir voulu tuer un représentant de l'État français au nom de Daech et dit son intention de recommencer s'il en avait "l'occasion". Il assure aujourd'hui avoir renoncé à l'idéologie mortifère du groupe État islamique.

Un changement auquel l'accusation ne croit pas une seconde. "Sa vocation c'est le jihad. L'aboutissement du djihad, c'est la prison ou la mort. Je vous demande de lui donner la prison", a demandé l'avocat général, expliquant qu'il est "terrible pour le ministère public" de requérir la peine maximale, car "c'est manifester de l'inespoir". Guillaume Michelin s'est attaché à décrire l'ancrage de Bilal dans la violence, dès son enfance, et sa recherche désespérée d'un cadre, qu'il va trouver dans l'idéologie mortifère de l'EI.