«La migration de 2008, ce n'est pas celle de 2025» : pour Rayed Chaïbi, il faut réviser l'accord franco-tunisien
Selon une note de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie, la France connaît une hausse notable de l'immigration en provenance de la Tunisie, tandis que Tunis ne reprend que partiellement ses ressortissants sous OQTF. Une obligation pourtant inscrite dans le cadre des accords franco-tunisien de 2008 que Rayed Chaïbi juge obsolètes.
Alors que plusieurs voix appellent à revenir sur l'accord franco-algérien de 1968 - qui facilite l'emploi et le séjour de ressortissants algériens sur le sol français - un autre accord signé entre l'Hexagone et un pays du Maghreb se trouve sous le feu des projecteurs.
Si les relations entre Paris et Alger sont extrêmement délicates depuis plusieurs mois, elles pourraient également se tendre entre Paris et Tunis. Dans une note intitulée "L'immigration tunisienne en France, une croissance rapide qui pose question", l'Observatoire de l'immigration et de la démographie note que les nouvelles arrivées en provenance de la Tunisie dépassent celles du Maroc et de l'Algérie. Pourtant, Tunis ne remplit que partiellement sa mission de récupération de ses ressortissants sous OQTF, pourtant mentionnée dans l'accord conclu entre les deux pays en 2008.
"Une immigration massive qui s'est déportée en Tunisie"
Mais pour Rayed Chaïbi, président de l’Association pour la promotion de la coopération et de l’amitié entre la France et la Tunisie (APCAFT), cet accord est aujourd'hui obsolète. "La migration de 2008, ce n'est plus celle de 2025. Car, entre temps, il y a eu une révolution en Tunisie, une période d'instabilité sociale, politique et économique, le Covid, des foyers de tension en Afrique qui ont conduit à une immigration massive qui s'est déportée en Tunisie", explique-t-il.
Selon lui, l'accord franco-tunisien de 2008 doit donc être revisé car il ne prend pas non plus en compte l'existence des réseaux de passeurs, "des réseaux de criminels qui envoient à la mer des femmes et des pauvres malheureux pour aller rejoindre les côtes italiennes et qui se font entre 30 et 40.000 euros par mois". Autant d'éléments qui expliquent, selon lui, cette hausse notable de l'immigration en provenance de la Tunisie.