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Laetitia Drevet , modifié à
Le projet de loi de bioéthique, qui ouvre la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, fait son retour à partir de lundi devant l'Assemblée nationale. Biologiste de la reproduction, Rachel Levy voit dans ce projet de loi une véritable "révolution" qui mérite de prendre "tout le temps du débat".
INTERVIEW

Le débat est inflammable. Le projet de loi de bioéthique fait son retour à partir de lundi devant l'Assemblée nationale. C'est le dernier texte de cette session d'été, avec 2.300 amendements au programme jusqu'à vendredi. La mesure phare de ce vaste projet de loi est l'extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, promesse de campagne d'Emmanuel Macron.

Il comprend aussi une réforme de la filiation, une modification de l'accès aux origines pour les personnes nées grâce à un don de sperme ou encore l'autoconservation des ovocytes. "Plus qu’une évolution, comme les précédentes révisions, là c’est bien d’une révolution qu’il s’agit", affirme Rachel Levy, professeur et chef de service de biologie de la reproduction à l'hôpital Tenon à Paris, invitée d'Europe 1 dimanche.

Les débats avaient été houleux en première lecture, à l'Assemblée nationale comme au Sénat. Prévus cette fois pour durer 25 heures, les discussions pourraient nécessiter deux fois plus de temps. "Il ne s'agit pas d'une course poursuite. Cette loi est tellement importante qu’elle nécessite tout le temps des débats", estime Rachel Levy. 

Le gouvernement pourrait encore soumettre des amendements

La droite critique ce retour à l'Assemblée nationale, arguant qu'il ne s'agit nullement d'une priorité dans le contexte de crise sanitaire. Des voix s'élèvent par ailleurs, regrettant que ce débat ait lieu en plein été, alors que l’hémicycle ne sera pas rempli. "C'est légitime de s'inquiéter, mais ce serait dommage d'encore repousser le débat. Il s'agit de sujets qui ont un impact majeur sur la société et qui méritent un débat riche et juste."

Le gouvernement, qui peut encore soumettre à tout moment des amendements, en a déjà une petite dizaine. Comme indiqué par le ministre de la Santé Olivier Véran, le gouvernement ne souhaite en effet pas autoriser le don de gamètes dirigé entre deux femmes au sein d'un même couple, si l'une d'elle souffre d'infertilité (technique dite ROPA).