Publicité
Publicité

La goélette Tara revient de 22 mois d'expédition pour comprendre le microbiome marin

Louise Sallé, édité par Juliette Moreau ALvarez - Mis à jour le . 2 min

Le légendaire bateau scientifique Tara vient d'accoster à Lorient, après un voyage de près de deux ans à sillonner les mers pour récupérer des échantillons du microbiome marin et comprendre son fonctionnement, notamment face au changement climatique et à la pollution due à l'Homme. Dans sa soute : 25.000 échantillons.

C’est un bateau d’expédition scientifique légendaire qui vient d’accoster sur l’île de Groix, au large de Lorient. La goélette Tara sillonne l’Atlantique et le Pacifique depuis presque deux ans , 22 mois exactement, dans la lignée de ses onze autres missions précédentes, accomplies depuis 2003, pour la protection des océans. L’objectif de cette douzième aventure : comprendre le fonctionnement du microbiome marin. Cela comprend tous ces micro-organismes invisibles, comme le plancton, les virus, les bactéries et les microalgues, essentiels à la vie car à la base de notre chaîne alimentaire.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Tara, un laboratoire ambulant

Sur le pont du bateau, on peut apercevoir les quatorze personnes qui y vivaient à bord s'activer pour ranger leurs affaires. Environ sept marins et sept chercheurs : beaucoup de monde se sont relayés sur Tara pendant ces 22 mois. Pas moins de 80 scientifiques sont montés sur le bateau. Martin Hertau est l’un des capitaines du navire. Il nous décrit le parcours de la goélette : "On a fait une trentaine d'escales dans quatorze pays et on a fait le tour de l'Amérique du Sud en passant par l'Antarctique , via la péninsule Antarctique et mer de Weddell. Et ensuite, on est revenu en Afrique du Sud et depuis donc, on remonte jusqu'à Lorient."

Le bateau est un véritable laboratoire ambulant. Tous les marins d'ailleurs participent aux prélèvements dont les scientifiques ont besoin. Même en Antarctique, où la manœuvre n’est pas facile : "Tara, c'est un bateau petit , plus facile à manœuvrer, très réactif", décrit le capitaine. "La complexité de l'approche, c'est qu'un iceberg qu'on dit entre sept et neuf dixième de son volume sous l'eau, il y a sous l'eau ce qu'on appelle des éperons et donc on tourne autour. Si un de ces éperons se détache, ça peut être trois fois la taille du navire, il remonte en surface. Nous, on ne le voit pas et s'il arrive sous bateau, en fait, on chavire."

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Heureusement, le bateau permet à Martin Hertau d'allier prudence et besoin. "En tout cas, nous le fait que Tara soit très réactive, c'est sûr qu'on peut s'approcher assez proche." 

"On peut lire l'ADN de ce microbiome"

Avec cette missions, les scientifiques voulaient comprendre le fonctionnement du microbiome marin. Ils ont réussi à récupérer beaucoup d’échantillons, 25.000 en tout. Mais pour l’instant, pas de découvertes, car il faut prendre le temps de tout analyser.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

 

Le but est de comprendre les interactions entre le microbiome et son environnement, principalement les planctons, à la base de notre chaîne alimentaire. Samuel Chaffron, chargé de recherche au CNRS, a séjourné sur Tara, lors du passage de la goélette au large du Brésil : "On peut lire l'ADN de ce microbiome, ses protéines aussi", explique-t-il. "Ça va nous permettre d'essayer de prédire par des modèles informatiques les mécanismes de ces interactions au niveau moléculaire. Quel type de molécules, de métabolites vont pouvoir être échangées entre cellules du plancton."

La suite après cette publicité

Toutes ces données vont servir à mesurer l’impact du changement climatique sur la biologie marine. Les scientifiques sont notamment particulièrement attentifs au comportement des planctons lorsque l’océan se réchauffe. Les données permettront également de comprendre comment les micro-plastiques , introduits par l’Homme, interagissent avec cette vie microscopique. Des conséquences qui s'observent ensuite tout au long de la chaîne alimentaire.