La consommation de cocaïne explose en France, comment expliquer ce phénomène ?
La consommation de cocaïne a explosé en France. Si pendant des années, la "coke" touchait essentiellement certains milieux plutôt aisés, ce n'est plus le cas maintenant. Cette drogue est moins chère, attire une nouvelle clientèle, en ville comme à la campagne. Un phénomène qui inquiète les autorités. Policiers, gendarmes, douaniers et magistrats tentent quotidiennement de l'endiguer.
Effondrement des prix de vente en l'espace de quelques années, de plus en plus d'usagers et une déferlante de drogue arrivant en France : la consommation de cocaïne a explosé dans le pays. Une tendance qui inquiète les autorités qui tentent de l'endiguer, comme c'est le cas à Bordeaux.
"Le prix de gros baisse considérablement"
"Il y a deux ans, au total, nous avions saisi un peu plus de 36 kg de cocaïne. L'année dernière, 360 kg. Cette année, nous sommes déjà à quasiment trois tonnes de cocaïne qui ont été saisies dans le sud-ouest de la France". En quelques chiffres, le procureur de Bordeaux, Renaud Gaudel, donne la mesure des quantités de cocaïne qui arrivent dans l'Hexagone en passant par le sud-ouest du territoire.
"Cette hausse considérable des quantités qui sont saisies, elle s'explique très clairement par la hausse de la production de cocaïne en Amérique du Sud", explique le commissaire général Éric Krust, directeur interdépartemental adjoint de la Police nationale en Gironde. "Elle a été, dans un premier temps, largement écoulée en Amérique du Nord. Mais l'Amérique du Nord est aujourd'hui un marché qui est saturé pour ses trafiquants et lesquels cherchent et développent encore les autres débouchés. Parmi ces autres débouchés figure l'Europe".
De plus, le prix a connu une baisse significative : "Le prix de gros baisse considérablement. Nous étions, avant l'été selon l'OFAST, à 28.000 euros le kg de cocaïne. Il est passé à 25.000 euros durant l'été et on commence à observer des prix à 15.000 euros le kg. Donc, une concurrence exacerbée, une baisse des prix qui nous inquiète vraiment beaucoup". Une consommation de cocaïne banalisée qui touche tous les milieux mais aussi toutes les classes sociales.
