Les Jeux olympiques de Paris se rapprochent et c'est à Châteauroux que se dérouleront les épreuves de tir. 1:57
  • Copié
Thibaud Hue (à Châteauroux), édité par Laura Laplaud
Les Jeux olympiques de Paris se rapprochent et c'est à Châteauroux que se dérouleront les épreuves de tir. Initialement prévues en Île-de-France, mais écartées par manque de place et d'infrastructures, c'est cette petite ville de 42.000 habitants qui récupère le dossier. Un défi de taille.

Cela paraît improbable sur le papier, mais la ville de Châteauroux va accueillir les Jeux olympiques 2024, plus précisément, les épreuves de tir. Elles se dérouleront dans le Centre National de Tir Sportif situé aux portes de la commune et ce n'était pas gagné puisqu'il était prévu que les tireurs venus du monde entier concourent à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Finalement écartées par manque de place et d’infrastructures, Châteauroux récupère le dossier.

"Un grand pied de nez aux Parisiens"

Passer la porte d'une gare, à seulement trois voies où les trains se font rares, des petites rues passantes mènent au centre-ville et à la place de la mairie, rénovée, mais sans charme. Impossible d'imaginer qu'ici, dans deux ans, la flamme olympique passera. Même Véronique, une commerçante, n'en revient pas. 

"Je ne pensais même pas qu'on pouvait avoir des Jeux olympiques chez nous. Il y a une espèce de bouleversement qui se met en place justement pour ces villes de province qui sont dynamiques, qui n'attendent pas que Paris décide de tout. En province, on fait des choses. C'est un grand pied de nez aux Parisiens", rigole-t-elle.

La ville peut-elle assumer la grandeur de l'événement ?

Mais derrière l'enthousiasme se cache aussi de l'inquiétude. La ville peut-elle assumer la grandeur de l'événement  ? Derrière le comptoir de son restaurant, le gérant Marc n'en est pas convaincu. "C'est quelque chose de tellement énorme. Déjà juste les Championnats du monde, ça pourrait être très dense en termes de flux."

Et c'est surtout du côté de l'hôtellerie que les choses pourraient coincer. Avec seulement 800 lits à Châteauroux, cela risque d'être très insuffisant, explique Philippe Labro, vice-président du syndicat UMIH. "On ne sait pas du tout ce que représente le public, 1.000, 2.000, 3.000 personnes par jour ou 500 ? On ne sait pas. Il y a des gens qui vont sûrement devoir aller dormir hors département", avoue-t-il.

Une situation que la mairie ne nie pas, "de gros efforts sont encore à faire". Un complexe de secours pour loger 400 personnes va être construit à deux pas du centre de tir, mais seulement pour loger les délégations à Châteauroux.