Jean-Michel Martial sur la Guyane : "Nous avons sollicité les candidats à la présidentielle, aucun n'a répondu"

1:14
  • Copié
A.D , modifié à
Président du Conseil représentatif des Français d'outre-mer, Jean-Michel Martial appelle au dialogue et assure du sérieux des manifestations en Guyane qui se déroulent, selon lui, avec "responsabilité".
INTERVIEW

La grogne monte en Guyane devant le constat d'un abandon de la métropole. Le département d'Outre-mer est paralysé depuis lundi à la suite d'une grève généralisée en signe de contestation. "Ce que je vois, c'est l'expression d'une exaspération à tous les niveaux de la société de la population guyanaise", affirme Jean-Michel Martial, président du Conseil représentatif des Français d'outre-mer. Invité d'Europe 1 mardi matin, il a décrit des Guyanais "fatigués de voir leurs enfants ne pas travailler, de voir les entreprises péricliter à un rythme bien plus important qu'en France hexagonale."

"Des milliers de personnes qui manifestent". Le président du Conseil représentatif des Français d'outre-mer a encore souligné l'insécurité en Guyane et admis que "l'immigration a sa part dans cette histoire de sécurité". Mais selon lui, le problème est général et la grogne émane de "toute la société. Toutes les catégories socio-professionnelles se réunissent pour dire 'ça ne va pas'." Les 500 frères cagoulés ne sont pour lui qu'une petite partie des milliers de personnes qui manifestent. "Je n'ai pas entendu dire qu'il y avait des vitrines cassées", se défend-il, arguant du "niveau de responsabilité des gens qui manifestent".

"On a besoin de reconnaissance". Jean-Michel Martial accrédite la thèse selon laquelle l'Outre-Mer est la grande oubliée de la métropole. Via le conseil représentatif des Français d'Outre-Mer, il explique avoir tiré la sonnette d'alarme. "Nous avons sollicité les candidats à la présidentielle, aucun n'a répondu", assure-t-il, précisant qu'il n'a pas adressé de demande au Front national. Pourtant depuis que la crise a éclaté, chacun y est allé de sa petite déclaration. "Ce qui est sûr, c'est que l'on a besoin de reconnaissance", conclut Jean-Michel Martial qui ne souhaite pas polémiquer sur le fait qu'Ericka Bareigts, la ministre des Outre-mer ne se soit pas encore rendue sur place. Lundi, Bernard Cazeneuve a annoncé la venue d'une délégation ministérielle "avant la fin de semaine", une venue que les habitants estiment comme une bonne chose, suscitant espoir et attentes.