crack paris porte de la villette 1:24
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Océane Théard , modifié à
Les consommateurs de crack qui se trouvaient du côté des jardins d'Eole et de Stalingrad ont été une nouvelle fois évacués, vendredi. En réalité, ils ont simplement été déplacés Porte de la Villette, au grand dam des riverains qui dénoncent l'insécurité et la misère, et réclament une solution pérenne.
REPORTAGE

"Je vis dans la peur, c'est tout." Suzanna a les yeux cernés. Cette habitante du quartier de la Porte de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris, a du mal à dormir depuis que plus d'une centaine de consommateurs de crack des jardins d'Eole et de Stalingrad ont été déplacés, en fin de semaine dernière, vers le square de son quartier. Sur décision de la préfecture, un mur bloque désormais l'accès l'accès piétonnier qui reliait Paris et Pantin, afin d'éviter son occupation. Pas de quoi rassurer les riverains.

"Je ne sais pas comment je vais faire pour rentrer chez moi, à part me téléporter, puisque ce square est le passage obligé", confie Suzanna. "Il n'y a pas de trottoir en face, il n'y a pas d'autre accès pour accès du métro jusqu'à chez nous. Mon mari m'accompagnait jusqu'ici mais il ne pourra pas le faire à chaque fois." 

"C'est inhumain"

Pour les habitants du quartier, la coupe est pleine. "On a pu observer de nombreuses agressions. Ce sont les femmes qui sont ciblées, elles se sont pris des gifles, des coups de poing, elles se sont fait voler leur téléphone", s'énerve Stéphanie Benoit, riveraine et porte-parole du collectif anti-crack 93. Mais la misère la révolte également. Car ces toxicomanes, des hommes pour la grande majorité, n'ont pas d'abri, un seul point d'eau et quelques douches d'appoint. 

"Ils vivent à ciel ouvert, ils n'ont aucun moyen de se protéger, c'est inhumain", pointe Stéphanie Benoit. "On craint pour notre sécurité mais aussi pour eux, puisque l'idée n'est pas non plus de voir des personnes mourir sous nos fenêtres." Les riverains ont prévu de manifester tous les mercredi pour demander une réelle prise en charge d'urgence de ces consommateurs de crack.