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«Je préfère la jouer profil bas» : à Strasbourg, la communauté juive prend ses précautions par crainte des agressions antisémites

Mélina Facchin - Mis à jour le . 1 min

Une plaque commémorative en hommage à l'ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin a été détruite à Nancy. Le maire socialiste de la ville va porter plainte et dénonce "un acte imbécile". Depuis le 7 octobre 2023, les actes antisémites se multiplient partout en France. À Strasbourg, plusieurs tags et agressions ont été recensés ces derniers mois et les membres de la communauté juive sont nombreux à prendre leurs précautions.

À Nancy, en Meurthe-et-Moselle, une plaque commémorative en l'hommage à Yitzhak Rabin, ancien Premier ministre israélien et prix Nobel de la paix, a été détruite. Mathieu Klein, maire socialiste de la ville, doit déposer plainte et a dénoncé un "acte imbécile" : "Il n'y aura à Nancy aucune place, ni aucune excuse pour l'antisémitisme et le racisme", a-t-il dit. 

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À Strasbourg, plusieurs tags et agressions ont été recensés ces derniers mois. Dans la capitale alsacienne où vivent environ 20.000 juifs, le poids du climat actuel est souvent lourd à porter et les membres de la communauté son nombreux à prendre leurs précautions. 

"Depuis le 7-Octobre, c'est vrai que je suis un peu plus vigilante avec mes enfants"

C'est le cas de Sarah qui préfère désormais que ses enfants portent des casquettes plutôt que la kippa dans l'espace public : "Depuis le 7-Octobre, c'est vrai que je suis un peu plus vigilante avec mes enfants, qu'ils n'aient pas de signes distinctifs en tout cas. Ils ont des fils qui pendent à leurs t-shirts (le Tsitsit, ndlr). Mais je leur demande de ranger cela à l'intérieur. Quand ils prennent les transports en commun ou même quand ils font des voyages, je leur ai demandé d'être vigilants". 

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Hors micro, un homme confie éviter lui aussi tout signe ostentatoire : "Je manque peut-être de courage, mais je préfère la jouer profil bas", explique-t-il. Dans son bureau de la synagogue, le grand rabbin de Strasbourg, Harold Abraham Weill, reçoit presque tous les jours des lettres de menaces de mort, encore plus ces dernières semaines. 

"Le pire je pense, dans cette histoire, c'est qu'on finit par s'y habituer. Et c'est là qu'il y a un véritable problème parce que c'est inacceptable. La tension est là, elle est palpable. Pour les plus anciens, le sentiment est vraiment de revivre ce que ces personnes-là ont vécu dans les années 1930 ou pendant la Seconde Guerre mondiale". 

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Lui, dit-il, refuse de se cacher quand il sort dans la rue avec ses enfants : "Le jour où on n'osera plus se montrer tels qu'on est, c'est qu'on aura déjà renoncé à notre droit de vivre en France".