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«Je leur ai vendu Castres avec l’autoroute» : la cour administrative examine l’avenir de l’A69 ce jeudi

Charles Luylier . 1 min
En février dernier, le Tribunal administratif avait ordonné l’arrêt complet des travaux.
En février dernier, le Tribunal administratif avait ordonné l’arrêt complet des travaux. © Lionel BONAVENTURE / AFP

La cour administrative d’appel de Toulouse examine ce jeudi la poursuite du chantier de l’A69. Malgré un avis favorable du rapporteur public et un chantier presque achevé, les tensions restent vives et les acteurs économiques retiennent leur souffle dans l’attente de la décision finale prévue en janvier.

Les partisans de l'A69 croisent les doigts. L’avenir du chantier de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse se joue une nouvelle fois devant la justice. La cour administrative d’appel de Toulouse examine ce jeudi le dossier, après un avis favorable du rapporteur public pour la poursuite des travaux. Le verdict est attendu d’ici un mois, en janvier, et les partisans du projet retiennent leur souffle.

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L’A69 est au cœur d’une véritable saga juridique. En février dernier, le tribunal administratif avait ordonné l’arrêt complet des travaux, un coup d’arrêt retentissant pour ce chantier présenté comme crucial pour le sud du Tarn. L’État avait alors immédiatement fait appel, ce qui avait permis une reprise partielle puis totale du chantier en juin.

Un chantier presque achevé

Sur le terrain, rien ne laisse paraître cette incertitude judiciaire. Depuis la reprise estivale, les quelque 1.000 ouvriers et 350 engins mobilisés sur le chantier multiplient les interventions. Les travaux avancent à un rythme soutenu. Martial Gerlinger, directeur d’ATOSCA, l’entreprise chargée de la construction, veut croire que l’issue approche. "On est en train de finir les 200 ouvrages d'art, 95% sont terminés. On a aujourd’hui un agenda calé. Moi, je fais ça pour le territoire et les chefs d’entreprises, c’est le plus important pour moi", insiste le directeur au micro d'Europe 1

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L’autoroute pourrait être mise en service dans moins d’un an, si le feu vert judiciaire est confirmé. Pour plusieurs acteurs économiques du territoire, l’A69 n’est pas seulement un projet d’infrastructure, mais une condition de survie comme pour Didier Philipoux, entrepreneur ayant récemment attiré d’importants investisseurs. "J’ai fait venir des investisseurs en leur faisant investir 11 millions d’euros il y a 2 ans. Je leur ai vendu Castres avec l’autoroute. Si le chantier ne se finit pas, je vais perdre beaucoup d’argent", insiste l’entrepreneur. 

Si la poursuite du chantier apparaît probable, certains craignent une recrudescence d’actions hostiles. Plus de 200 dégradations ont été recensées en trois ans, ciblant les installations et les entreprises sous-traitantes. Engins incendiés, intrusions nocturnes… Les incidents se sont multipliés depuis l’origine du projet. Et Didier Philipoux redoute que ces tensions reprennent. "On va encore se retrouver avec des engins incendiés. On ne peut pas se permettre d’être bloqué par des gens comme ça", a-t-il exprimé.