Il n'y aura pas de vachettes dans la nouvelle version d'Intervilles 7:43
  • Copié
Lucie de Perthuis
En décembre, le présentateur Nagui avait annoncé le retour d'Intervilles, l'émission culte de France 2. Mais la production a décidé de supprimer la séquence des vachettes de l'émission, pour respecter le bien-être animal. Une décision qui fait débat. Teddy Labat, l'éleveur historique des vachettes de l'émission, regrette ce choix, mardi, sur Europe 1. 
INTERVIEW

Après des années d'absence, Intervilles s'apprête à faire son grand retour sur le petit écran. Mais une annonce a crée une polémique : les vachettes seront absentes de cette nouvelle formule. Une cinquantaine de communes françaises, comme Béziers, Dax, Nîmes ou encore Bayonne, appellent au boycott de l'émission, et l'Observatoire national des cultures taurines a annoncé qu'il allait saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Le groupe Facebook "Non à Intervilles sans vachettes" réunit déjà 14.000 membres. 

Teddy Labat est l'éleveur historique des vaches d'Intervilles. Tout a commencé en 1962 quand Guy Lux, présentateur mythique de l'émission, est venu rendre visite à son grand-père, dans les Landes pour lui demander de lui fournir des vachettes. "Mon grand-père a accepté de commencer cette aventure, et depuis, on a toujours fourni les vachettes d'Intervilles", explique le Landais, mardi, dans la matinale d'Europe 1.

Il explique que leur activité d'élevage de vachettes ne repose pas uniquement sur l'émission. "On a toujours fait des spectacles. Mon grand-père a acheté ses premières vaches en 1946, et depuis on fait des spectacles dans les Landes. Après l'arrêt d'Intervilles, on a continué à assurer 150 spectacles chaque été. C'est surtout une passion. Aujourd'hui, on a 140 vachettes qui vivent sur plus d'une centaine d’hectares", détaille l'éleveur, qui assure que ses bêtes ne sont en aucune façon maltraitées. 

"On utilise que leur instinct pour les jeux"

"Il n'y a pas de dressage, c'est l'instinct des vachettes qui fait qu'elles ont leur comportement sur une piste ou dans une arène. Ce sont des animaux sauvages. Chaque vache a son caractère, comme nous les hommes. Elles ont chacune leurs aptitudes", explique le jeune homme. "Je sais, et je suis convaincu que mes vachettes ne sont absolument pas maltraitées puisqu'on utilise simplement leur instinct pour les jeux".

 

Élevées en pleine nature

"Au niveau du bien-être elles sont au top", poursuit-il. "Ce sont des animaux qui, s'il n'y avait pas ces spectacles, n'auraient pas de raison d'être. On les élève en pleine nature juste pour cela. Le jeu dure quelques minutes et elles passent toute leur vie, de la naissance jusqu'à une vingtaine d'année, en liberté dans la prairie", assure Teddy Labat.

"Intervilles, ce n'est pas de l'exploitation animale. Il ne faut pas tout mélanger. Chaque animal a ses spécificités, chaque spectacle avec des animaux aussi, et il faut les distinguer. Je sais que mes vaches vivent en liberté, elles travaillent pendant deux mois l'été, une à deux fois par semaine. Donc au niveau du bien-être, je n'ai aucun doute", soutient le Landais. "Intervilles va se priver du meilleur moment de l'émission et du plus emblématique."