La circulation des deux-roues motorisés entre deux files de voitures est interdite depuis fin janvier. 1:33
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Laura Taouchanov, édité par Ariel Guez
Pour protester contre l'interdiction de la circulation inter-files, de nombreux motards vont manifester samedi sur le périphérique parisien. Selon les chauffeurs de motos-taxis, le droit de rouler entre les voitures leur permet de circuler plus rapidement tout en étant en sécurité. 

Depuis le 31 janvier, la circulation des deux-roues motorisés entre deux files de voitures est interdite en France. Si l'idée était d'encadrer cette habitude très répandue chez les motards, et jusqu'à présent tolérée, l'expérimentation menée dans une dizaine de départements n'a finalement pas été concluante. Pour protester contre l'interdiction de la circulation inter-files, les motards vont défiler sur le périphérique parisien samedi après-midi, à partir de 13 heures porte Maillot. Ils prendront la direction la porte de Vincennes, via le périphérique intérieur, indique France Bleu.

"Sans entre-files, il y a plus de motos-taxis"

"Je me lève le matin et je monte sur la moto et je n'ai plus l'impression d'être dans la légalité. Quand on roule aujourd'hui, on est comme des fugitifs", déplore Jess, chauffeur de moto-taxi. Lorsqu'il est sur le périphérique parisien, il remonte les files de voitures. Toujours avec un œil sur le rétroviseur, car il risque à chaque fois un retrait de trois points sur son permis de conduire. Mais lorsque les motards roulent tranquillement, il n'y a pas de risque, assure-t-il au micro d'Europe 1:  "On glisse, on sort tranquillement. Les voitures sont cul-à-cul, elles ne peuvent rien faire."

"Notre métier, c'est de faire gagner du temps, dans la sécurité, à nos clients, d'emprunter ce chemin qui est le chemin des motards", continue le chauffeur de motos-taxis. "Sans entre-files, il n'y a plus de métier, il n'y a plus de motos-taxis, ça ne sert plus à rien", déplore-t-il. 

Moins de risques, selon les chauffeurs

Pour son collègue Michel, bientôt quinze ans de métier à son actif, ne pas interdire la circulation inter-files est aussi une question de sécurité. "[Si c'est interdit], il y aurait un deux roues entre deux véhicules. Il faudrait des ambulances à chaque porte", prévient-il. "Parce qu'il y aurait trop d'accidents ! Il y a un manque de visibilité du deux roues et le freinage est beaucoup plus efficace sur une voiture que sur une moto : entre deux voitures, tout peut arriver", explique le professionnel au micro d'Europe 1. 

Plus qu'un retour à l'expérimentation, les motards réclament la légalisation du remonte-file, afin de permettre aux écoles de conduite de l'intégrer dans la formation des automobilistes.