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Europe1.fr , modifié à
Alors que la préfecture a publié mardi soir la liste des produits utilisés dans l'usine Lubrizol, Gwendal Gossec, invité mercredi d'Europe 1, demande à ce que l'on cherche en quoi ces produits peuvent être dangereux.
INTERVIEW

Gwendal Gossec travaille à Rouen, et habite à une vingtaine de kilomètres de l'usine Lubrizol, où un incendie s'est déclaré la semaine dernière, entraînant la diffusion dans l'atmosphère de différents produits chimiques. C'est pour comprendre quels étaient ces produits, justement, que Gwendal Gossec a mis en ligne sur Change.org une pétition, qui approche aujourd'hui les 100.000 signatures.

Et il a, sur ce point, obtenu gain de cause : la préfecture a mis en ligne mardi soir la liste des composants utilisés par l'usine. Mais cela ne suffit pas. Interrogé mercredi sur Europe 1, Gwendal Gossec estime que l'on n'en est qu'au début d'une "longue enquête".

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"Ce n'est pas terminé. Je n'imaginais pas une telle ampleur à cette pétition, mais le but est d'obtenir maintenant une enquête sanitaire, une enquête environnementale. C'est bien d'avoir eu la liste des produits. Mais on veut savoir quelle est la nature des effluves que les gens ont ressenti. Qu'est-ce que les gens ont respiré, touché, nettoyé ?", s'interroge-t-il.

"On se demande ce que l'on respire et dans quel univers on vit"

Gwendal Gossec n'a toujours pas confiance dans le discours des autorités, qui assurent que la pollution de l'air n'atteint pas de seuil critique à Rouen. Pour l'auteur de la pétition, les autorités ne cherchent tout simplement pas le bon type de pollution. "Jusque-là, on a eu des analyses de l'air sur les polluants habituels. Mais si vous ne recherchez pas les traces de ce qui a brûlé, vous direz que l'air est propre. C'est ça le but de cette pétition : chercher les vrais polluants".

Aujourd'hui, ce père de famille essaie tout de même de maintenir un quotidien normal et de ne pas céder à la panique : il va travailler, envoie son fils à l'école. Mais "je ne suis pas rassuré par les effluves qui continuent à traîner dans la ville",  confie-t-il. "Ces produits, on nous dit qu'on peut les nettoyer, et en même temps on nous dit que lorsqu'ils touchent des légumes, il ne faut pas les consommer", pointe-t-il. "À l'entrée du lieu de travail, on a vu des flaques qui se sont asséchées avec des dépôts de couleurs jaunes", relate-t-il encore, avant de conclure : "On se demande ce que l'on respire et dans quel univers on vit".