Rouen incendie maïs pollution
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Cinq jours après l'incendie, les productions des agriculteurs sont confinées. Ils attendent les résultats des analyses, commencées samedi. 
INTERVIEW

Cinq jours après l'incendie de l'usine Lubrizol, classée Seveso à Rouen, l'inquiétude de la population, mais aussi des agriculteurs, ne faiblit pas. Entre confinement de la production et analyses en cours, Arnold Puech d'Alissac, président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles de Normandie (FRSEA), évoque la situation au micro d'Europe 1. 

"Les produits laitiers, les légumes, le miel de plein air de 112 communes de Seine-Maritime, 41 communes de l'Oise, 39 dans l'Aisne et 2 dans le Nord sont interdits à la commercialisation par mesure de précaution", explique le président. "Il s'agit de ne pas introduire dans la chaîne alimentaire des produits souillés par la suie." 

200.000 euros de produits détruits chaque jour

"Juste pour les producteurs de lait en Seine-Maritime, cela correspond à 200.000 euros de produits jetés et détruits tous les jours", annonce Anorld Puech d'Alissac. "Nous attendons les résultats des analyses : entre l'alimentation et la transformation du lait, les polluants que les animaux auraient pu ingérer vont mettre 48 heures à migrer. Donc depuis samedi, on fait des analyses sur les produits laitiers pour déterminer leur qualité."

Quant aux éleveurs, ils confinent les animaux pour ne pas qu'ils se rendent sur les parcelles, souillées par les retombées de suie. "Ils mangent des aliments stockés préalablement comme du foin, du grain, de la paille. Un tiers des éleveurs n'a pas stocké ou a sa récolte encore aux champs. On est train de faire des analyses pour savoir si on peut récolter sur les champs souillés par les retombées de suie", raconte le président de la FRSEA. 

Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture s'est rendu à Rouen et a promis une indemnisation totale pour les agriculteurs touchés par les retombées de suie, avec "des avances de trésorerie rapide".