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Stéphane Burgatt / Crédit photo : ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Deux policiers ont été remis en liberté et trois autres restent placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur la mort d'un homme de 27 ans en marge des émeutes début juillet à Marseille. Les forces de l'ordre marseillaises sont aussi impliquées dans d'autres dossiers qui remontent pour certains à l'époque de la crise des gilets jaunes.

Que se passe-t-il avec les forces de l'ordre marseillaises ? Deux des cinq policiers placés en garde à vue mardi soir dans le cadre d'une enquête sur la mort de Mohamed Bendriss, 27 ans, en marge des émeutes début juillet, ont été remis en liberté. Le père de famille avait perdu la vie après avoir fait un malaise alors qu'il circulait à scooter. C'est lors de son autopsie qu'avait été repérée sur sa poitrine la trace de ce qui pourrait être l'impact d'un tir de LBD (lanceur de balle de défense). D'autres dossiers visant la police marseillaise restent ouverts, dont certains remontent à l'époque de la crise des gilets jaunes.

Photos et vidéos suscitent l'indignation

C'est une photo qui suscite l'indignation : le cuir chevelu balafré d'une jeune femme de 19 ans passée à tabac par des policiers en civil en marge des violences avec les gilets jaunes alors qu'elle rentrait simplement chez elle. Un dossier classé sans suite avant d'être rouvert cette année.

À la même période, Zineb Redouane, une octogénaire, est touchée au visage sur son balcon par un tir de grenades lacrymogènes. L'IGPN conclut à une faute de deux CRS. Sa demande de renvoi en conseil de discipline ne sera pas suivie et le dossier reste ouvert.

"Vous donnez à des policiers des pouvoirs d'enquête sur des collègues"

En avril 2021, une vidéo crée la polémique. Lors d'une interpellation, des agents de la BAC frappent et gazent un couple. Le jugement est prévu à la rentrée. Dans l'attente, Maître Thomas Hugues s'interroge sur un système policier incapable de se réguler. "Le problème, c'est l'IGPN. Vous donnez à des policiers des pouvoirs d'enquête sur des collègues. C'est comme si c'étaient les parents qui enquêtaient sur leur enfant. Il y a tellement une omerta, une protection naturelle entre eux qui font qu'on arrive à ces enquêtes bâclées", juge-t-il.

Du côté des forces de l'ordre, on souligne que les policiers font, eux aussi, face à une explosion des violences. En début de semaine, un policier hors service a dû faire usage de son arme pour échapper à ses agresseurs.