François Asselin, représentant des PME, invité dimanche soir d'Europe 1 5:21
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Laetitia Drevet , modifié à
Pour François Asselin, président de la CPME, organisation patronale représentant les petites et moyennes entreprises, il ne fait aucun doute que les Français devront à l'avenir travailler plus longtemps pour assurer l'équilibre pérenne du système des retraites. Il s'explique au micro d'Europe 1. 
INTERVIEW

"Autant annoncer la couleur." Pour François Asselin, président de la CPME, organisation patronale représentant les petites et moyennes entreprises, il sera indispensable à l'avenir que les Français travaillent plus longtemps, afin d'assurer la pérennité du système des retraites. "Nous avons devant nous un décalage démographique. Il y a de moins en moins d'actifs pour plus de retraités", rappelle-t-il dimanche sur Europe 1. Pour lui, il n'y a qu'une solution possible : "Il va falloir travailler collectivement un peu plus longtemps en France."

Samedi, le Premier ministre Edouard Philippe a adressé une lettre aux syndicats, leur indiquant qu'il renonçait à faire figurer l'âge pivot dans le projet de réforme des retraites, comme le réclamaient les syndicats réformistes, tout en conservant le principe d'un âge d'équilibre. Un "compromis" pour François Asselin, qui souligne l'importance donnée par la CPME au dialogue avec les partenaires sociaux. 

Âge de départ légal à 63 ans 

"À partir du moment où vous voulez garantir le niveau des pensions, ne pas baisser les retraites, il n'y a pas beaucoup de curseurs à bouger", estime le président de la CPME. Il affirme donc nécessaire de reculer l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans. "Il faudrait ensuite mettre en place des mesures d'incitation pour rester actifs, plutôt que des pénalités pour des départs anticipés", poursuit-il. D'après lui, "cela aurait permis d'après nos projections de garder l'équilibre actuel et de rentrer dans un nouveau régime dans une situation relativement saine". 

La CPME participera dès lundi à la conférence de financement annoncée par le gouvernement. "Le corps syndical va tout faire pour ne pas travailler plus", devine François Asselin. "Mais nous voulons éviter de refiler la patate chaude aux prochaines générations, en augmentant les pensions." Malgré leurs désaccords, François Asselin espère que la CGT se joindra à la table des négociations. "Il faut que le dialogue continue, même avec des signaux faibles."