"Il est difficile d’obtenir des fonds pour mener ses recherches dans de bonnes conditions", affirme Jean-Pierre Sauvage, prix Nobel de chimie

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Laetitia Drevet
De plus de en plus de scientifiques souffrent d'un "blues du chercheur", qu'ils attribuent au manque de moyens alloués à la recherche en France. Jean-Pierre Sauvage, prix Nobel de chimie 2016, donne des explications au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

Le CNRS célèbre ses 80 ans. A cette occasion, Emmanuel Macron prononcera mardi soir un discours au Palais de la découverte, lors duquel il devrait aborder l'épineux sujet des moyens alloués à la recherche. Épineux, car le "blues des chercheurs" semble toucher de plus en plus de scientifiques français. Jean-Pierre Sauvage, prix Nobel de chimie en 2016, explique le phénomène au micro d'Europe 1. 

"Difficile d'obtenir des fonds"

"Le blues des chercheurs se justifie dans la mesure où il est très difficile d’obtenir des fonds pour mener des recherches dans de bonnes conditions", souligne-t-il. Un sondage réalisé en 2015 par l'association Science en marche révélait déjà l'étendue du problème : 70 % des directeurs d’unité interrogés estimaient ne pas avoir assez de moyens pour travailler. Ils sont de plus en plus nombreux à compter sur les aides européennes pour compléter celles de la France qui "ne sont pas d'une grande générosité". 

D'autres pays d'Europe s'en sortent bien mieux que la France, affirme Jean-Pierre Sauvage. "L'Allemagne par exemple a un gros budget, avec un pourcentage important de son PIB dévolu à la recherche", remarque Jean-Pierre Sauvage. Ce qu'attendent à présent les chercheurs, c'est la nouvelle loi qui doit définir le budget dont ils vont bénéficieront pour les années à venir. Les associations demandent une enveloppe de 200 millions d'euros pour financer 5000 contrats à destination qui, pendant leur thèse, ne sont pas rémunérés.