«Il est complètement déconnecté» : les Dacquois indignés par les propos d'Emmanuel Macron, quelques jours après le meurtre du jeune Benoît
Ce sont des propos qui choquent les habitants de Dax. Ce week-end, le président de la République Emmanuel Macron a fustigé "ceux qui préfèrent brainwasher sur l'invasion du pays et les derniers faits divers". Des propos qui marquent dans cette petite ville des Landes, où Benoît, un jeune homme de 17 ans, a été mortellement poignardé il y a seulement une semaine.
C'est une petite phrase qui résonne comme un mépris. Ce week-end Emmanuel Macron s'en est pris "à ceux qui préfèrent brainwasher (laver les cerveaux ndlr) sur l'invasion du pays et les derniers faits divers". Une déclaration qui intervient seulement une semaine après les violences en marge de la victoire du PSG, lors desquelles deux personnes sont mortes, dont une à Dax.
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Dans cette ville des landes, le jeune Benoît, âgé de 17 ans, a été mortellement poignardé, provoquant une vive émotion dans la région. Ici, les propos du président de la République choquent la population. "Dax est sous le choc face à la gravité des faits qui ont l'air de se banaliser. Je suis contre les expressions d'Emmanuel Macron", confie Daniel, un habitant de la ville venu avec son épouse se recueillir quelques instants, rue Saint-Ursule à l'endroit même où ce jeune de 17 ans a été poignardé.
Responsabilité des politiques
"On voit des drames comme ça presque quotidiennement sur l'ensemble du pays où il faut faire vraiment quelque chose très vite. Les politiciens, ce sont eux qui ont la possibilité et la responsabilité après de faire voter les lois", poursuit-il au micro d'Europe 1.
Quelques minutes plus tard, Jean-Jacques, arrivé de Mont-de-Marsan, estime qu'il est urgent de prendre des mesures au plan national. "Il n'y a pas qu'ici (que ce genre de drame arrive ndlr). Il y a longtemps même que ça devrait être un sujet à l'Assemblée", estime-t-il. "Les politiques parlent beaucoup mais ils n'agissent pas", poursuit le retraité.
"Ce ne sont pas des faits divers"
Dacquoise, Françoise emprunte à son tour la rue Saint-Ursule où des anonymes ont déposé des fleurs et des bougies. "Moi, j'ai voté pour Emmanuel Macron, mais maintenant, il est complètement déconnecté. Bien sûr qu'il faut en parler. Dax est une ville excessivement calme, festive. Voir ça, mais quelle horreur", s'alarme-t-elle.
À ses côtés, la vingtaine, Lucas et Nicolas connaissaient la victime. "Justement, il faut continuer d'en parler et ça ne sera jamais trop. C'est vraiment une réalité qu'il faut affronter", juge Lucas. "Ce ne sont pas des petits faits divers, ce sont des choses qui sont vécues aujourd'hui en France, partout en Europe d'ailleurs. C'est quelque chose qui arrive trop souvent. Passer à côté, ce ne serait pas une bonne chose", conclut son ami.