L'inattention est désormais la troisième cause d'accident sur l'autoroute (photo d'illustration). 0:55
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invité d'Europe 1, vendredi matin, le délégué général de l'AFSA, Christophe Boutin, commente les résultats d'une étude selon laquelle l'inattention devient la troisième cause d'accident sur autoroute en France. "Les notifications reçues sur les smartphones sont de l'ordre de la réquisition pour l'esprit", décrypte-t-il.  
INTERVIEW

L'inattention est désormais la troisième cause d'accident sur l'autoroute. Tel est l'inquiétant constat du bilan annuel de l'Association des sociétés françaises d'autoroute (AFSA) pour l'année 2019, publié vendredi. "C'est très préoccupant parce que, globalement, les accidents sur autoroute diminuent d'année en année", commente sur Europe 1 Christophe Boutin, délégué général de l'AFSA. "Mais ceux liés à l'inattention, probablement l'usage du smartphone principalement, augmentent."

"15 secondes sur l'autoroute, c'est 500 mètres de parcourus"

Alors qu'une personne sur trois reconnaît manipuler son smartphone en conduisant, le délégué général relie donc les résultats de cette étude à ceux d'une précédente, également réalisée par l'AFSA, et qui "nous a montré que les notifications reçues sur les smartphones sont de l'ordre de la réquisition pour l'esprit". Autrement dit, "si vous n'y répondez pas tout de suite, vous avez peur d'être exclu du groupe auquel vous appartenez", affirme Christophe Boutin.

Résultat : "Cela devient une addiction pour un certain nombre d'usagers et c'est extrêmement dangereux. Parce que quand vous regardez votre smartphone quand vous conduisez, vous quittez la route des yeux", alerte-t-il. "Et si vous répondez, c'est encore pire : taper un SMS prend au moins 15 secondes, 15 secondes sur l'autoroute c'est 500 mètres de parcourus."

Un facteur désormais devant la vitesse excessive

Selon l'AFSA, quelque 20% des accidents mortels ont eu pour cause l'inattention en 2019. Ce facteur arrive derrière l'alcool, les drogues et les médicaments (21%) et la somnolence et la fatigue (21%), mais désormais devant la vitesse excessive (16%). Surtout, sa part est en constante augmentation depuis deux ans (11,3% en 2017, 13,6% en 2018).