Harcèlement moral : la justice rouvre l’enquête sur la mort de la gendarme Myriam Sakhri

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Gwladys Laffitte, édité par Rémi Duchemin
Plus de dix ans après les faits, la chambre de l’instruction de Lyon a ordonné vendredi la réouverture de l’information judiciaire pour homicide involontaire et harcèlement moral sur la mort de Myriam Sakhri. Une première enquête avait conclu en 2015 à un suicide pour raisons personnelles, mais les proches de la gendarme ont depuis recueilli des témoignages allant dans le sens d’un harcèlement subi par la jeune femme.

La chambre de l’instruction de Lyon s’est prononcée vendredi pour la réouverture de l’information judiciaire pour homicide involontaire et harcèlement moral sur la mort de la gendarme Myriam Sakhri. La jeune femme de 32 ans avait été retrouvée morte le 24 septembre 2011 dans l’appartement qu’elle occupait dans sa caserne à Lyon. Une première enquête avait abouti à un non-lieu en 2015.

Neuf ans après le décès de Myriam Sakhri, ses proches avaient pu recueillir les témoignages d’une dizaine de personnes dont des gendarmes qui évoquaient des pressions subies pendant l’enquête. Ils attestent d’un au travail d’insultes de racisme et surtout d’une mise à l’écart de Myriam au sein de la caserne durant les 6 mois qui ont précédé sa mort. 

"Notre sœur est avec nous tout le temps, c’est elle qui nous donne ce courage"

La famille de la gendarme n’a jamais cru à la thèse officielle du suicide "pour raisons personnelles". Hassina Sakhri, la sœur de Myriam, qui avait témoigné en fin janvier dernier sur notre antenne de sa volonté d’aller au bout de cette affaire, est soulagée de cette réouverture de l’enquête mais elle reste "prudente".

"On veut la vérité, une véritable enquête indépendante de la gendarmerie. On ne lâchera rien", insiste-t-elle aujourd’hui. "Notre sœur est avec nous tout le temps, c’est elle qui nous donne ce courage. Ma sœur était tellement engagée dans la vie citoyenne française qu’on se doit d’être à la hauteur."