Grève des pharmaciens : «Il y a une pharmacie qui ferme chaque jour en France», s'alarme le président des syndicats pharmaceutiques
Les pharmaciens se mobilisent ce jeudi pour alerter sur leur situation financière précaire, et dénoncer le décret limitant les rabais que les laboratoires peuvent accorder aux officines. Au micro d'Alexandre Le Mer, le syndicaliste Philippe Besset s'alarme de la disparition des petites boutiques, notamment dans le milieu rural.
Transports perturbés, écoles fermées... Et des pharmacies au rideau baissé. À l'occasion du mouvement social de 18 septembre, de nombreuses officines resteront fermées au public. Le secteur entier est en ébullition, après la volonté du gouvernement de limiter les remises commerciales des laboratoires autorisées sur les médicaments génériques.
Une situation financière critique pour les pharmacies rurales
Une mesure qui, selon les professionnels du secteur, menace durablement l'activité des boutiques. "C'est la goutte d'eau qui a fait débordé le vase", dénonce ce jeudi matin au micro d'Alexandre Le Mer, Philippe Besset, président du syndicat de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
"On est un secteur qui est en grave difficulté. Vous avez une pharmacie qu ferme par jour en France, notamment dans nos villages", alerte-t-il. Et la mesure risquerait d'aggraver encore un peu plus la situation. "Dans ces pharmacies, vous comprenez, on a déjà du mal parce que les médecins se font de plus en plus rares et donc l'activité est moindre. Par ailleurs, il n'y a pas de secteur comme on peut le trouver en ville dans ces officines, comme la parapharmacie. Donc on vit uniquement de la délivrance du médicament et des services qu'on rend à la population", poursuit Philippe Besset.
90% de mobilisation
Mais avec la limitation des rabais proposés par les laboratoires aux pharmacies, c'est tout la rentabilité des plus petites d'entres elles qui est mise à rude épreuve. "Et cette mesure est incompréhensible parce qu'elle ne fait pas gagner d'argent l'assurance maladie", s'agace le syndicaliste.
Face à la situation, l'ensemble de la profession a décidé de faire corps. Près de 90% des officines resteront fermées ce jeudi. "Toute la profession s'est mobilisée, y compris les parapharmacies et même les étudiants", se félicite Philippe Besset, qui appelle désormais à supprimer rapidement le décret limitant les rabais.
