"Gilets jaunes" : "On n'a pas attendu" l'ONU "pour faire la lumière" sur les faits de violence, rétorque Edouard Philippe

Edouard Philippe a rappelé qu'en France, une plainte déposée était systématiquement instruite. (photo d'archives)
Edouard Philippe a rappelé qu'en France, une plainte déposée était systématiquement instruite. (photo d'archives) © Francois Mori / POOL / AFP
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avec AFP
Le Premier ministre a rappelé mercredi que la France est "un Etat de droit", alors que l'ONU a sommé Paris d'enquêter sur les faits de violences qui ont émaillé les défilés des "gilets jaunes".

"On n'a pas attendu" l'ONU "pour faire la lumière" sur les faits de violence qui ont émaillé les défilés des "gilets jaunes", a déclaré mercredi soir sur BFMTV le Premier ministre, après la demande des Nations Unies à la France d'une "enquête approfondie" sur le sujet. "En France, on a un Etat de droit", a ajouté Edouard Philippe, estimant qu'"il faudra expliquer à Madame le Haut-Commissaire l'ensemble des faits d'extrême violence" commis notamment contre "les forces de l'ordre" ou les "biens publics", depuis le début du mouvement.

La France sommée par l'ONU d'enquêter. Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili, a encouragé "le gouvernement (français) à poursuivre le dialogue et (demandé) urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force". Michelle Bachelet a estimé que les "gilets jaunes" manifestent contre "ce qu'ils considèrent comme (leur) exclusion des droits économiques et de (leur) participation aux affaires publiques". Elle a rappelé que "les inégalités touchent tous les pays" et que "même dans des Etats prospères, des gens se sentent exclus des bénéfices du développement et privés de droits économiques et sociaux".

111 enquêtes ouvertes. Au 30 janvier, lors d'une audience au Conseil d'Etat, la représentante du ministère de l'Intérieur faisait état de "111 enquêtes ouvertes" par l'Inspection générale de la police (IGPN) pour "9.228 cas d'utilisation" du lanceur de balles de défense (LBD), dont l'usage est controversé. Selon le collectif militant "Désarmons-les", 20 personnes ont été gravement blessées à l’œil depuis le début du mouvement.