Plus de 9.000 tirs de LBD depuis le début du mouvement des "gilets jaunes"

Selon le collectif militant "Désarmons-les", 20 personnes ont été gravement blessées à l’œil - dont certaines éborgnées.
Selon le collectif militant "Désarmons-les", 20 personnes ont été gravement blessées à l’œil - dont certaines éborgnées. © ERIC FEFERBERG / AFP
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avec AFP
Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", la police a fait usage d'un lanceur de balles de défense à 9.228 reprises, ce qui a entraîné l'ouverture de 111 enquêtes. 

Le lanceur de balles de défense (LBD), une arme non-létale controversée, a été utilisé dans "9.228 cas" lors de manifestations de "gilets jaunes" depuis le début du mouvement mi-novembre, a indiqué mercredi la représentante du ministère de l'Intérieur lors d'une audience au Conseil d'Etat. "Il y a eu 111 enquêtes ouvertes" par l'Inspection générale de la police (IGPN) pour "9.228 cas d'utilisation du LBD", a indiqué Pascale Léglise.

"Etat de légitime défense". Elle a rappelé les règles d'utilisation de cette arme que la Ligue des droits de l'Homme, la CGT et le Défenseur des droits voudraient voir interdite dans le maintien de l'ordre : "Le LBD est une arme utilisée dans les attroupements, pas dans les manifestations pacifiques. Il faut que le policier soit en état de légitime défense ou incapable d'assurer la défense du terrain qu'il est censé défendre". "Il faut rapporter le nombre de victimes au nombre de manifestations : on a eu 37.924 manifestations sur le territoire national depuis le 17 novembre", a-t-elle ajouté.

Entre 4 et 20 blessés à l’œil ? Selon le collectif militant "Désarmons-les", 20 personnes ont été gravement blessées à l’œil - dont certaines éborgnées - par la police depuis le début du mouvement. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner comptabilise, lui, quatre personnes gravement blessées à l’œil sur les enquêtes menées par la police des polices. Samedi, lors de "l'acte 11" des "gilets jaunes", la polémique a enflé après la grave blessure à l’œil à Paris d'une figure du mouvement des "gilets jaunes", Jérôme Rodrigues.