"Gilets jaunes" : avant la manifestation de samedi, la place de la Bastille se barricade

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Les "gilets jaunes" ont appelé à se mobiliser également place de la Bastille. © AFP
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Ugo Pascolo , modifié à
A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes", la place de la Bastille se prépare à de possibles nouvelles violences. Les plaques de bois sur les vitres semblent être de rigueur, alors que les manifestants ont appelé à s'y mobiliser.

Les boutiques des Champs-Elysées ne sont pas les seules à fermer samedi. A 24 heures de l'acte 4 des "gilets jaunes", le quartier de la Bastille se prépare aussi à ce qui pourrait devenir une nouvelle journée de violences, alors que les manifestants ont appelé à s'y mobiliser. 

"Attendre que ça passe". "On va enlever toutes nos terrasses, nos pots de fleurs", confie Florent, gestionnaire d'un des nombreux restaurants situés tout autour de la Bastille. "On va barricader nos vitres, mettre des plaques de bois partout et attendre que ça passe", ajoute-t-il au micro d'Europe 1. Des précautions qui ne semblent pas inutiles au vu des dégradations de certaines boutiques parisiennes il y a une semaine, notamment avenue de la Grande Armée, où "c'est comme si une tornade était passée" s'était ému le propriétaire d'une boutique de cigarettes électroniques. 

Enlever tout ce qui pourrait devenir une arme. Les commerçants ne sont pas les seuls à se préparer, place de la Bastille : les services de la mairie de Paris s'activent également pour retirer tout ce qui pourrait servir aux casseurs, alors que la place est en plein travaux de réaménagement. "Tout ce qui est pavés, barrières... tout ce qui peut se transformer en arme en réalité", confirme Sandrine, employée d'un café de la place. "Je pense qu'ils ont anticipé les violences", avance-t-elle alors que le 24 novembre dernier, les "gilets jaunes" s'étaient servis de barrières de travaux pour semer le chaos et tenter de forcer les barrages aux abords du palais de l'Élysée et de l’hôtel de Beauvau, sur la la partie basse des Champs-Elysées.

"Une zone de guerre". Une inquiétude générale, au vu des violences des semaines précédentes, qui touche aussi les riverains. "Déjà, notre quartier a trinqué un peu dans les manifestations cette année", soupire Maguy, une New-Yorkaise installée à Paris. "J'ai ma voiture garée sur le boulevard Beaumarchais [qui mène à la Bastille, ndlr] et je n'aimerais pas la voir brûlée", s'inquiète-t-elle. "Après 40 ans ici, je vois cette ville devenir comme une zone de guerre tous les samedis, c'est inacceptable !", tranche-t-elle. 

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De son côté, l'Opéra Bastille a d’ores et déjà prévenu que les représentations du ballet Cendrillon prévues ce samedi étaient annulées, comme de nombreux autres événements dans la capitale, notamment le match de Ligue 1 opposant le PSG à Montpellier, alors que 8.000 membres des forces de l'ordre vont être déployés dans les rues parisiennes. Mais également douze véhicules blindés à roue de la gendarmerie, les VBRG, une première.