"Gilets jaunes" : à quoi faut-il s'attendre pour l'"acte 10" ?

La mobilisation était repartie à la hausse lors de l'"acte 9" du 12 janvier.
La mobilisation était repartie à la hausse lors de l'"acte 9" du 12 janvier. © ludovic MARIN / AFP
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Antoine Terrel avec Guillaume Biet , modifié à
Une semaine après l'"acte 9", où la mobilisation était repartie à la hausse, près de 110 compagnies de CRS et escadrons mobiles seront mobilisés. 

À quoi va ressembler "l’acte 10" des "gilets jaunes" ?  Alors que l’exécutif compte bien sur le "grand débat national" pour sortir de l’éreintante séquence entamée le 17 novembre, le mouvement d’opposition à Emmanuel Macron ne désarme pas. De nouveaux rassemblements sont prévus samedi dans toute la France, une semaine après un rebond de la mobilisation lors de l’"acte 9".

Samedi 12 janvier, le 9ème samedi consécutif de mobilisation avait été marquée par un regain de participation, alors que le mouvement connaissait un net essoufflement depuis plusieurs semaines. Plus de 80.000 personnes avaient manifesté dans le pays, contre  50.000 la semaine précédente.

Quels rassemblements sont prévus ?

À Paris, la principale manifestation devrait s’élancer de l'esplanade des Invalides, vers 11 heures, à l’appel notamment de l’une des principales figures médiatiques du mouvement Eric Drouet, et avec une ambition : "Le million à Paris". Plus de 2.000 personnes se sont inscrites sur la page Facebook de l’événement tandis que 13.000 se disent "intéressées".

Le cortège prévoit également un passage Place Coluche, pour rendre hommage à l’humoriste, dont se revendique une partie des "gilets jaunes", mais aussi dans le 13e arrondissement, Eric Drouet appelant les retardataires à se rendre Place d’Italie.

En régions, des rassemblements sont annoncés samedi après-midi à Bordeaux, Lyon, Saint-Etienne, Roanne, Valence, Clermont-Ferrand, Montélimar, Dijon, Nevers, Montceau-les-Mines, Toulon, Avignon ou Béziers.

À Marseille, où 3.000 personnes s'étaient réunies la semaine dernière, le rendez-vous est donné sur le Vieux-Port. À Toulouse, plus de 1.000 personnes sont inscrites sur la page "Toulouse en colère ", et plus de 4.000 se disent intéressées. Le rassemblement de la "Ville rose" pourrait notamment être rejoint par Maxime Nicolle, autre figure médiatique du mouvement.

Quel dispositif de sécurité ?

Le gouvernement a annoncé qu'il mettrait de nouveau "beaucoup de forces de l'ordre dans la rue" ce week-end. Selon les informations d’Europe 1, 110 compagnies de CRS et escadrons mobiles soit près de 9.000 policiers et gendarmes spécialistes du maintien de l'ordre seront mobilisées. Si les véhicules blindés de la gendarmerie ne seront pas de sortie, une demi-douzaine de canons à eau seront disponibles à Paris comme dans plusieurs grandes villes.

Un samedi placé sous le signe des "victimes"

Alors que les accusations de violences policières lors des manifestations se multiplient, et que le débat s’installe autour de l’utilisation des "lanceurs de balles de défense" (LBD) par les forces de l’ordre, le rassemblement parisien des Invalides appelle les participants à amener une fleur ou une bougie en hommage" aux personnes tuées ou blessées "pour (leur) cause" depuis le début du mouvement. Une minute de silence est également prévue au point d’arrivée du cortège, pour "clore la journée en pensant à ceux qui se sont sacrifiés et ont perdu la vie pour notre cause", indiquent encore les organisateurs.

Vendredi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est dit "sidéré" par les accusations de violences policières. "Vous mettez quoi à la place dans les mains des policiers", a-t-il rétorqué sur Europe 1, interrogé sur une potentielle suspension de l’utilisation des "LBD".