"Gilets jaunes" : 4.500 manifestants à Bordeaux, 27 gardes à vue

4.500 "gilets jaunes" ont défilé samedi dans les rues de Bordeaux.
4.500 "gilets jaunes" ont défilé samedi dans les rues de Bordeaux. © GEORGES GOBET / AFP
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avec AFP , modifié à
Plus de 600 policiers et gendarmes étaient mobilisés samedi, une semaine après les violents affrontements en marge de la mobilisation des "gilets jaunes". 

Quelque 4.500 "gilets jaunes" ont manifesté samedi dans le centre de Bordeaux, selon la préfecture qui recensait 27 personnes placées en garde à vue et 22 blessées.

Une minute de silence pour l'attentat de Strasbourg. Les "gilets jaunes" étaient convoqués à deux manifestations différentes, l'une se voulant pacifiste, mais les militants ont finalement tous rejoint la place de la Bourse, près de la Garonne, lieu désormais traditionnel de début de rassemblement. Les "gilets jaunes" ont d'abord observé une minute de silence pour les victimes de l'attentat de Strasbourg, "et pour les gilets jaunes morts depuis le début du mouvement", avant d'entonner la Marseillaise. "Attention, on ne va pas à l'affrontement", a mis en garde un militant au mégaphone avant que le cortège ne s'ébranle au chant de "Macron, si t'es champion, rends-nous tout le pognon".

Un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre. Le cortège a traversé la ville sans violence, des manifestants faisant même une chaîne pour détourner le cortège et l'empêcher d'atteindre la place Pey Berland, où se trouvent la cathédrale et la mairie, et où les affrontements avaient eu lieu samedi dernier.

Mais en milieu d'après-midi, plusieurs centaines de personnes ont forcé leur chemin et fait irruption derrière la cathédrale, à deux pas des grilles de la mairie. Ils ont alors entamé un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre, massées derrière des véhicules de police, des barrières et des "dispositifs de retenue autonome du public" (DRAP), sorte de hauts vantaux articulés destinés à contenir la foule.

Les forces de l'ordre ont rapidement repoussé des manifestants en actionnant à de multiples reprises un engin lanceur d'eau et en utilisant des gaz lacrymogènes. Les protestataires ont de leur côté jeté des projectiles divers, bouteilles ou feux d'artifice en tir tendu. Au bout d'une heure d'échauffourées, la cathédrale était enveloppée dans un épais nuage de fumée blanche et les manifestants ont reflué dans les artères adjacentes, par petits groupes.  Là, des "gilets jaunes" croisaient les nombreuses personnes, bras chargés de paquets, occupées à leurs achats de Noël. Certains faisaient des selfies avec les forces de l'ordre, d'autres démarraient une partie de foot en y invitant des policiers.

Le calme revenu dans la soirée. 27 personnes ont été placées en garde à vue pour port de projectiles, armes prohibées ou dégradation et 22 ont été blessées dont 6 légèrement du côté des forces de l'ordre qui restaient mobilisées samedi soir, a ajouté la préfecture. Le calme était totalement revenu dans la soirée, a constaté l'AFP.