Gaîté Lyrique : «J'ai peur pour la suite», la réaction d'Élia, gérante du bistrot, après l'évacuation des migrants
La Gaîté Lyrique, lieu culturel au cœur de Paris occupé depuis plus de trois mois par des migrants, a été évacuée sous tension ce mardi. Au micro d'Europe 1, la gérante du bistrot près de la salle de spectacle, située dans le 3e arrondissement de la capitale, décrit la fin d'un "calvaire" mais partage ses inquiétudes.
L'évacuation de la Gaîté Lyrique s'est déroulée sous tensions ce mardi. Les forces de l'ordre sont intervenues dans cette salle de spectacle située dans le 3e arrondissement de la capitale pour évacuer les migrants qui occupaient les lieux depuis plus de trois mois. D'après le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, 46 personnes ont été interpellées.
Élia, gérante du bistrot de la Gaîté Lyrique depuis 2017, avait alerté sur cette situation alors qu'elle a vu son chiffre d'affaires chuter drastiquement.
La commerçante s'était confiée à Europe 1 ce week-end, et ce mardi, après l'évacuation des lieux, elle se dit certes "soulagée" mais attristée par le sort des occupants des lieux. "J'ai quand même beaucoup de peine pour les migrants, qui se sont fait sortir comme ça, ils restent des humains", affirme-t-elle.
"On passe d'une moyenne de 2.000 euros par jour à même pas 200 euros"
"J'avais des problèmes avec une minorité d'entre eux. La seule chose qui me dérangeait, c'est que je ne pouvais plus travailler. L'établissement est resté ouvert pendant trois mois. Vu le zonage à l'extérieur, la consommation de stupéfiants et les bagarres, l'établissement était vide. On passe d'une moyenne de 2.000 euros par jour à même pas 200 euros", relate la gérante du bistrot.
Pour Élia, "c'est la fin d'un calvaire". Néanmoins, la commerçante redoute la suite des événements. "J'ai un peu peur de ce qui va se passer par la suite parce que les militants en ont quand même après moi. Ils pensent que c'est à cause de moi qu'on les a sortis comme ça", confie Élia, préoccupée.
"Les menaces me font peur parce que j'ai des enfants, et qu'en aucun cas, je les ai menacés. La seule chose que j'ai demandée depuis le début, c'est de travailler. Je n'ai rien demandé d'autre", appuie la gérante du bistrot.