Fos-sur-Mer : amende pour pollution de l'air contre ArcelorMittal

ArcelorMittal avait été assigné en justice par une association de protection de l'environnement.
ArcelorMittal avait été assigné en justice par une association de protection de l'environnement. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
L'aciérie avait été mise en demeure il y a un an de respecter les limites de rejets de benzène, "substance classée cancérigène et mutagène", et de composés organiques volatils.

L'État a infligé une amende administrative de 15.000 euros à ArcelorMittal pour pollution de l'air dans son usine sidérurgique de Fos-sur-Mer, près de l'Étang de Berre, une partie des Bouches-du-Rhône très touchée par la pollution industrielle. Outre l'amende, le préfet des Bouches-du-Rhône a prononcé une astreinte de 1.500 euros par jour jusqu'à ce que le groupe sidérurgique respecte les normes environnementales visées, selon des arrêtés publiés vendredi.

ArcelorMittal met en avant ses "investissements". L'aciérie avait été mise en demeure il y a un an de respecter les limites de rejets de benzène, "substance classée cancérigène et mutagène", et de composés organiques volatils, mais n'a pas pris les mesures nécessaires à temps, précise la préfecture. "Notre objectif est d'être 100% conformes avec les normes européennes en vigueur, qui sont de plus en plus exigeantes", a réagi le groupe. "Les investissements environnementaux représentent 40 à 50% des investissements réalisés sur le site ces dernières années, soit plus de 100 millions d'euros entre 2012 et 2017", a-t-il souligné.

Sur la question des émissions de benzène, ArcelorMittal affirme avoir engagé "d'importants investissements" pour adapter ses installations aux normes : "à la date d'aujourd'hui, sur les 126 fours de la cokerie, 108 fours sont revenus à des valeurs inférieures à la valeur limite (…) La finalisation des travaux sur les fours restants est planifiée courant 2019".

"Redoubler d'attention". La sanction infligée par l'État est "encourageante" et plutôt "rare" à l'encontre d'un industriel, a salué de son côté Nathalie Chaudon, directrice de France Nature Environnement Paca. L'association avait assigné en justice fin novembre la multinationale pour 36 infractions environnementales en cinq ans dans cette usine, dont dépendent 4.000 emplois directs ou indirects. "Il faut maintenant redoubler d'attention au niveau de l'industriel pour qu'il réalise ses travaux au plus vite. On ose espérer qu'en 2019, il y aura des changements positifs" pour la santé des riverains, a-t-elle ajouté.

La question de la qualité de l'air est sensible dans les environs de l'Étang de Berre, territoire industriel aux portes de Marseille. Des habitants ont porté plainte en novembre contre X pour "mise en danger de la vie d'autrui" en raison de la pollution qu'ils subissent, dénonçant notamment une recrudescence de cas de cancer. En mars, l'Agence régionale de la santé (ARS) avait reconnu que la pollution "fragilisait" l'état de santé de la population locale.