Fin de vie : Alain Cocq veut à nouveau se laisser mourir

Alain Cocq Fin de vie
Alain Cocq a fait part de son envie de mourir, un mois après une première tentative avortée. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
Il veut aller "jusqu'au bout" : Alain Cocq, militant de la fin de vie "digne" atteint d'une maladie incurable, a annoncé samedi qu'il voulait de nouveau se laisser mourir, environ un mois après une première tentative avortée. Pour cela, il s'est notamment fait conseiller par l'avocat François Lambert, neveu de François Lambert.

Alain Cocq, militant de la fin de vie "digne" atteint d'une maladie incurable, a annoncé samedi son intention de se laisser mourir, un mois environ après une première tentative avortée. Il affirme cette fois-ci vouloir aller "jusqu'au bout". "À compter de lundi 12 octobre à minuit, je cesserai toute hydratation, alimentation et traitement sauf les antidouleurs", a déclaré à l'AFP Alain Cocq. "Je vais aller jusqu'au bout", a-t-il ajouté en référence à sa première tentative avortée, le 5 septembre.

Un "quiproquo" il y a un mois

Ce jour-là, Alain Cocq avait cessé toute hydratation, alimentation et traitement mais plusieurs jours de souffrances qu'il disait "insupportables" avaient entraîné son hospitalisation et la reprise de son traitement. "À ce moment-là, le Samu est intervenu et m'a proposé de soulager mes douleurs, ce que j'ai accepté : il y a eu un quiproquo car eux ont compris qu'il fallait reprendre l'hydratation et l'alimentation", a expliqué Alain Cocq dans une intervention, depuis son lit médicalisé par visio-conférence, à l'Assemblée générale de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), qui s'est tenue samedi à Dijon.

"Cette fois-ci, c'est clair : je me suis fait aider d'un avocat et le Samu va être signifié par courrier", a précisé Alain Cocq à l'AFP, indiquant qu'il s'était fait conseiller par l'avocat François Lambert, le neveu de Vincent Lambert, un infirmier en état végétatif décédé en juillet 2019 après une sédation profonde voulue par son épouse et François, mais à laquelle ses parents se sont opposés.

Pas de retransmission sur Facebook

Ainsi, dans une lettre listant ses dernières volontés et écrite avec l'aide de François Lambert, Alain Cocq explique vouloir "tirer les leçons de (s)on premier essai". "Je mets cette fois-ci par écrit que ma volonté est libre et éclairée… Je dis donc clairement et solennellement : si je demande de l'aide à tel ou tel moment au monde médical, cela ne voudra aucunement dire que je veux vivre. Cela voudra dire que je ne peux plus tenir face à la souffrance et que je veux bénéficier d'une sédation profonde et continue", poursuit Alain Cocq.

Alain Cocq a précisé qu'il renonçait cette fois-ci à retransmettre en direct son agonie sur sa page Facebook ou un autre site. Facebook avait bloqué le 5 septembre la diffusion en vidéo de l'agonie du militant de la fin de vie digne après seulement quelques heures de live. Alain Cocq, 57 ans, estime ne plus avoir une vie "digne" en raison d'une maladie très douloureuse qui le cloue au lit. Il avait demandé en vain en août au président de la République d'autoriser, à titre compassionnel, le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix". Le président avait refusé, disant "ne pas pouvoir demander à quiconque d'outrepasser notre cadre légal actuel".