Fin de vie : Alain Cocq a cessé son traitement

Alain Cocq a cessé son traitement.
Alain Cocq a cessé son traitement. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
Atteint d'une maladie incurable, Alain Cocq a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi avoir cessé son traitement, ainsi que toute alimentation et hydratation. Ce militant de la fin de vie "digne" compte se laisser mourir en direct, pour dénoncer la loi actuelle sur la fin de vie. 

Le militant de la fin de vie "digne", Alain Cocq, atteint d'une maladie incurable, a annoncé, dans la nuit de vendredi à samedi sur Facebook, avoir cessé son traitement, toute alimentation et hydratation, se laissant ainsi mourir en direct afin de dénoncer "l'agonie" contrainte par la loi actuelle sur la fin de vie.

"Le chemin de la délivrance commence et, croyez-moi, j'en suis heureux", a déclaré Alain Cocq sur son compte Facebook, peu après minuit, en annonçant avoir "fini son dernier repas" et cessé toute hydratation et tout traitement. "Je sais que les jours qui m'attendent vont être difficiles mais j'ai pris ma décision et je suis serein", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas un suicide"

"Ce n'est pas un suicide", précise le malade, rappelant qu'il est catholique. "Je suis dans le cas prévu par la loi où un patient peut arrêter son traitement", explique-t-il, disant que, dans ces cas-là, le décès suit "dans les deux à cinq voire sept jours". "Moi, avec mon état, ça risque d'être rapide".

"Ca sera très dur mais ça ne sera pas trop grand chose par rapport à tout ce que j'ai vécu", poursuit Alain Cocq depuis le lit médicalisé installé à son domicile et qu'il ne peut plus quitter. Tendant un gobelet en plastique à la caméra, il lance par la suite un dernier mot: "Voilà les amis, je bois un dernier coup à votre santé", avant de conclure son message très poignant par un "ainsi va la vie. Au revoir".

Emmanuel Macron refuse d'autoriser le suicide assisté

Alain Cocq avait peu auparavant essuyé un refus du président Emmanuel Macron de l'aider à mourir en autorisant un suicide assisté. "Votre souhait est de solliciter une aide active à mourir qui n'est aujourd'hui pas permise dans notre pays", a écrit Emmanuel Macron en réponse à la demande d'Alain Cocq d'autoriser un médecin à lui prescrire un barbiturique, "à titre compassionnel", afin qu'il puisse "partir en paix".

La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, autorise la sédation profonde mais seulement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Or Alain Cocq, même s'il se dit "en phase finale depuis 34 ans" du fait d'une maladie dégénérative très douloureuse, ne peut pas prouver que sa fin de vie approche à court terme.

Le militant de la mort "dans la dignité", qui a fait plusieurs tours d'Europe en fauteuil roulant pour plaider sa cause, a donc mis à exécution sa décision de "dire stop", comme il l'a récemment expliqué à l'AFP. Afin de "montrer aux Français ce qu'est l'agonie obligée par la loi Leonetti", Alain Cocq diffusera sa fin de vie dès samedi matin au réveil, "en direct sur (sa) page Facebook".