Faut-il rétablir le service militaire obligatoire ?

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P.P. , modifié à
Face à la nécessité de renforcer la sécurité, François Hollande a décidé de stopper toutes les suppressions de postes dans l'armée. Mais le chef de l'État n'a pas voulu aller jusqu'à rétablir le service militaire obligatoire alors que d'autres le réclament.

Après les attentats de Paris, de nombreux voix s'élèvent dans la classe politique, notamment à droite, pour demander le retour du service militaire obligatoire. A l'instar de Xavier Bertrand ou d'Hervé Morin, certains y voient une nécessité de le restaurer, 14 ans après sa suppression définitive. D'autres n'y perçoivent aucun intérêt. 

Oui, il faut le restaurer. Moins de délinquance et plus de respect, de mixité, voilà les principaux arguments des partisans au rétablissement du service militaire obligatoire. Stéphane, un auditeur d'Europe 1, a fait part ce lundi de son expérience. "On a pris des coups de pieds aux fesses, écouté notre hymne national tous les matins et participé à la levée des couleurs. Je ne dis pas que c'est forcément la panacée pour faire un Français respectable mais ça fait partie de la ligne éducative." "C'est une erreur de l'avoir supprimé car ça fait perdre beaucoup de valeurs à de nombreux jeunes", estime Stéphane.

Son abrogation a été un "véritable recul du vivre ensemble", juge de son côté Sylvain Courage, rédacteur en chef à L'Obs. "C'était la seule occasion pour une génération de vraiment faire corps", remarque le journaliste, prônant des valeurs de partage et de mixité.

Non, ce n'est pas nécessaire. Pour écrivain et militante Rokhaya Diallo, ce problème de diversité ne vient pas de là. La journaliste préconise moins de "sectorisation" dans le système éducatif français pour y pallier. "L'aboutissement du service militaire, c'est quand même la guerre. Je trouve ça déplorable que les jeunes apprennent à se connaître dans ce contexte", remarque la jeune femme.

 

Une mesure onéreuse ? Même si l'exécutif se veut efficace pour enrayer le terrorisme, certaines mesures trop hâtives pourraient coûter cher. En 1996, l'État dépensait en moyenne 7.895 euros pour chaque conscrit selon un rapport sur le "service civil" de Luc Ferry. Un coût non négligeable à l'heure où les efforts et l'austérité sont exigés. 

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