Actuellement, sept pères sur dix prennent ce congé optionnel, qui date de 2002. 1:38
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Léa Leostic , modifié à
La durée du congé paternité va doubler et passer de 14 à 28 jours, en juillet 2021. Une mesure qui va dans le bon sens, a salué Tristan Champion, auteur et militant du congé paternité, mercredi sur Europe 1. Mais selon lui, il faut aller plus loin et le rendre obligatoire.

Emmanuel Macron doit annoncer mercredi l’allongement du congé paternité, passant de 14 à 28 jours. Cette mesure, qui entrera en vigueur en juillet 2021, a été salué par Tristan Champion, créateur du blog Barbapapa et auteur de La barbe et le biberon, mercredi matin au micro d’Europe 1. "Enfin il y a un mouvement positif ! Il y a un investissement de l’Etat, une contribution de tous les Français pour le financer. Je suis très content pour tous les futurs pères de France qui vont pouvoir doubler leur temps avec leur enfant et accompagner les mères dans le mois qui suit la naissance", a-t-il commenté. 

Une pénalité contre les employeurs qui ne respectent pas le congé paternité ?

Cependant, pour ce père de deux enfants, nés en France et en Norvège, le gouvernement doit aller plus loin et rendre ce congé obligatoire : "C’est important car on s’aperçoit que 80% des pères en CDI prennent ce congé, mais la statistique tombe à 50% pour les pères en CDD. Le rendre obligatoire pourrait garantir la prise de ce congé paternité. Il pourrait même y avoir une pénalité à l’employeur s’il ne l’octroyait pas", développe-t-il. Mercredi matin, Benoît Serre, vice-président de l'association nationale des directeurs des ressources humaines, s’était lui dit défavorable au caractère obligatoire. "Ce n’était pas souhaité par un certain nombre d’organisations patronales, plutôt favorables à un dispositif d’incitation fort pour que les entreprises laissent leurs collaborateurs prendre librement les congés paternité qu’on leur reconnait ", a-t-il déclaré sur Europe 1.

"Une évolution, pas une révolution"

Tristan Champion aurait également souhaité que ce congé soit plus long. En juin dernier, il avait publié une tribune, avec d’autres pères, et lancé le hashtag #1moisminimum. Début septembre, une commission d’experts avait également remis au gouvernement un rapport préconisant un allongement du congé paternité à neuf semaines. "C’est une évolution sociétale, mais pas une révolution qui aurait pu changer l’égalité homme-femme en France", résume-t-il.

Actuellement, sept pères sur dix prennent ce congé optionnel, qui date de 2002.

"Les pays scandinaves sont les plus généreux avec les papas"

Pour Tristan Champion, la France doit s’inspirer des pays scandinaves qui sont "les plus généreux avec les papas", et plus particulièrement encore de la Norvège, où le congé parental s’élève à dix mois, rémunéré à 100% du salaire. Il doit être partagé entre la mère et le père, avec quelques règles : trois mois de quota minimum pour la mère, trois mois pour le père et quatre mois à se répartir. "Cela rend le système égalitaire et flexible", estime Tristan Champion. "En Norvège, les parents prennent le congé chacun leur tour. La mère commence et le père continue. Les pères ne sont donc plus co-pilote de l’éducation, mais pilote. 70% des pères norvégiens prennent au moins trois mois et la société est dure envers ceux qui ne le prenne pas, car elle considère le père comme non-responsable".