Air France 1:10
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Aurélien Fleurot avec AFP , modifié à
"Fatigue chronique" des pilotes, sécurité des vols, impact écologique… Le syndicat de pilotes Alter a averti le gouvernement sur les risques de la politique d'Air France dans une lettre le 20 juillet. Au micro d'Europe 1, Alexandre Rio, le président du syndicat, explique pourquoi cette situation n'est plus tenable pour l'ensemble des employés de l'entreprise.

Le syndicat Alter, minoritaire, sonne l'alarme jeudi face aux risques de "fatigue chronique" des pilotes d'Air France, véritable risque selon lui pour la sécurité des vols. "Face à un ambitieux programme de reprise, malgré plusieurs secteurs en sous-effectif, le personnel doit faire face à des repos minimums et une fatigue chronique inquiétante", a affirmé jeudi Alexandre Rio, président d'Alter, syndicat représentatif des pilotes d'Air France et Transavia.

"Air France veut tenir son programme coûte que coûte"

"La fatigue, elle va dépendre évidemment du rythme de travail et de la fréquence. On a eu beaucoup de départs à la suite de la crise Covid", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Ce qui était relativement logique. Et on a mal préparé une reprise qu'on n'attendait pas aussi importante. Malgré tout, Air France veut tenir son programme coûte que coûte, maximiser les recettes et, par ce fait, se rapproche dangereusement, selon nous, des limites. Toutes les compagnies européennes, même les low-cost, abattent une bonne partie du programme. Air France a décidé de dire : 'On maintient le programme initial et on croise les doigts pour que ça passe.' En réalité, le programme ne passe pas", assure-t-il.

10% des pilotes se déclarent en état dépressif

"Il y a des annulations de vols régulières, mais elles sont faites au jour le jour. Aujourd'hui, 10% des pilotes se déclarent en état dépressif. Imaginez ce qui peut en être pour des métiers moins rémunérés, plus pénibles au niveau de l'entreprise. Je pense que ça devrait alerter le ministre, à défaut d'alerter l'entreprise qui semble croiser les doigts en espérant que tout se passe bien", conclut Alexandre Rio. 

Il rappelle que son syndicat avait appelé à la grève fin juin pour "dénoncer ces dérives", "face à un danger imminent pour la sécurité des vols", mais regrette de n'avoir reçu aucune réponse du ministre délégué aux Transports Clément Beaune depuis.