Ecole coronavirus 1:30
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Victor Dhollande, édité par , modifié à
Lycéens, collégiens, écoliers… Les élèves sont en train de vivre une reprise intense avec des manques à combler en très peu de temps en raison du confinement. Les professeurs sont eux aussi sous pression pour adapter les enseignements.

Six mois sans école, est-ce grave pour la suite ? C’est ce qui arrive à de nombreux collégiens, lycéens et même dans les plus petites classes où tous les élèves ne sont pas rentrés, très loin de là, depuis le 11 mai et le début du déconfinement. D'ailleurs, 9.000 écoles restent toujours fermées, selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale. Des plus petits aux lycéens, comment remédier à cette carence scolaire ? Et surtout, comment les rassurer notamment sur le plan psychologique ?

Ce sont les questions que se posent Bianca et Anna, lycéennes qui se voient régulièrement depuis le début du déconfinement. Les adolescentes parlent, regardent des séries mais travaillent peu. Respectivement, en Troisième et en Seconde, elles n’ont plus de motivation. "Si j'ai des bonnes notes, c'est surtout parce que j'écoute et participe en classe, plutôt que grâce à mon travail à la maison. On manque un peu de cadre", confient-elles. "C'est super bizarre de se dire qu'on travaille pour avoir un bulletin et des appréciations dont on ne sait même pas d'où elles vont venir, puisque les professeurs ne nous ont pas vus du trimestre."

Des professeurs "moins exigeants" ?

Pour les enseignants, l'enjeu va être de redonner des habitudes très rapidement. "Il va falloir faire six mois d'école en trois mois et ça va être le plus difficile", assure Hugo Billard, professeur d’histoire-géographie dans un lycée parisien. "Il faudra faire des choix dans les matières entre ce qui est important et ce qui l'est moins." Mais "que les élèves se rassurent", ajoute-t-il, "les professeurs seront moins exigeants et ils s'adapteront à leur niveau.

Ce retard sera également à combler chez les plus petits, et notamment les enfants qui vont rentrer en CP. "Les maîtres de cours préparatoire vont devoir faire une partie du travail qui, habituellement, se fait en grande section de maternelle", anticipe Roland Goigoux, formateur d’enseignants. "Ils avaient l'habitude de le faire sous un mode de révisions. Là, ce sera bien plus que des révisions."

Selon Roland Goigoux, il faudra renforcer les aides personnalisées pour que le fossé ne se creuse pas davantage entre les enfants qui ont été aidés et stimulés par leurs parents pendant le confinement, et ceux qui ont dû se débrouiller tout seuls.