Lac Vosges 1:52
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Tatiana Geiselmann , modifié à
Une nouvelle vague de chaleur s'abat sur la France cette semaine. Les Vosges souffrent, elles aussi, de la sécheresse et la population cherche de l'eau. À tel point que la commune de Gérardmer a décidé lundi qu'elle allait pomper le lac pour alimenter le réseau d'eau potable. Une situation totalement inédite. 

Ce pourrait presque être un gag, mais c'est bien une réalité. À Gérardmer, normalement, les rivières coulent dans les lacs. Sauf qu'ici, depuis le début de l'été, on pompe l'eau du lac pour la réinjecter dans la rivière. Une rivière qui s'écoule ensuite à nouveau dans le lac. Ce circuit a enfin été mis en place pour assurer la survie des truites de rivière, explique Christophe Hazemann, directeur de la fédération de pêche des Vosges.

Plus de rivières sans eau artificielle

"Ce n'est pas une situation naturelle, c'est une situation qui a été mise en place parce que les besoins en eau de la commune sont tellement importants du fait du tourisme que les puits d'alimentation sont à sec", déplore-t-il sur Europe 1. "En secours, l'eau du lac est renvoyée à 600 mètres à l'amont de l'embouchure du ruisseau pour permettre aux truites lacustres de dévaler vers le lac et pouvoir se reproduire par la suite dans ce même ruisseau".

Sauf que désormais, le manque d'eau est tel que l'eau pompée dans le lac ne peut plus être injectée dans le ruisseau, mais doit être redirigée vers le réseau d'eau potable de la ville. Problème : sans eau artificielle, il n'y a plus de rivières et sans rivières, il n'y a plus de poissons. Les pêcheurs effectuent donc des opérations de sauvetage.

1.000 poissons sauvés en cinq ans 

Salopette de pêcheur et bottes aux pieds, Christophe Hazemann injecte des décharges électriques dans le ruisseau. "Comme ça, ça les assomme", explique-t-il. Les poissons sont ensuite attrapés avec des épuisettes dont sont munis la douzaine de pêcheurs venus prêter main forte. Ensuite, les truites sont transportées dans des seaux jusqu'à un camion citerne garé quelques mètres plus loin.

"Et donc on va aller les déposer sur un autre ruisseau qui est encore en eau dans leur nouveau lieu de vie", affirme Christophe Hazemann. Une nouvelle vie dans une rivière naturellement alimentée en eau pour les plus de 1.000 poissons récupérés en l'espace de cinq ans.