Dans les zones touristiques, les pharmacies redoutent de ne pouvoir soutenir la demande de dépistages. (Image d'illutration) 1:48
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Olivier Samain, édité par Romain David
À partir 9 août, et sauf intervention du Conseil constitutionnel, le pass sanitaire sera obligatoire pour se rendre dans les restaurants, les cafés, ou pour emprunter les transports en commun sur de longues distances. Face à cette échéance, les Français sont de plus en plus nombreux à se rendre en pharmacie pour se faire vacciner ou dépister.
REPORTAGE

À l'approche de l'application du pass sanitaire dans les restaurants, les bars, les cafés, les trains et les avions, les pharmacies sont prises d'assaut pour les tests de dépistage. Car si le Conseil constitutionnel ne censure pas la mesure - la décision ne sera rendue que jeudi -, c’est à partir du lundi 9 août que l'accès à ces établissements et aux transports en commun pour des trajets de longue distance sera conditionné à la présentation d'un pass sanitaire, qu'il s'agisse d'une attestation d'un schéma vaccinal complet, d'un test PCR ou antigénique négatif ou d'un certificat de guérison au Covid-19. En conséquence, les Français se bousculent dans les pharmacies pour se faire vacciner ou tester. En cette période de vacances, les professionnels évoquent une surchauffe. 

Dans sa pharmacie de la rue de Lourmel, dans le 15e arrondissement de Paris, Laurent Halwani nous montre sur son écran les prises de rendez-vous pour les tests de dépistage. Certains jours, il n’y a plus aucune place. "Les dépistages antigéniques, on en fait en moyenne 70 à 80 par jour. Il a fallu qu’on augmente notre effectif pour répondre à la demande et mieux gérer la situation de crise", explique-t-il à Europe 1. Aujourd’hui, ils sont six pour effectuer les tests et - quand la demande se présente - les vaccins. 

Jusqu'à 2 millions de tests en pharmacie par semaine

Ce qui se passe dans cette pharmacie parisienne n’est pas un cas isolé : un peu partout, les officines sont prises d’assaut depuis l’annonce de l’instauration du pass sanitaire. Et, comme le dit Philippe Besset, qui préside la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, la pression monte à l’approche du 9 août : "On était sur une base d’à peu près 600.000 tests par semaine dans les officines. On a dépassé 1,5 million la semaine dernière et on va s’approcher des 2 millions cette semaine." 

Au prix d’un ajustement de leurs plannings, les pharmaciens pensent pouvoir absorber cet afflux. En tout cas dans les villes. Mais sur le littoral, ce sera une autre affaire. "Sur les lieux de vacances, le réseau officinal ne suffira pas : il faudra mettre en place des barnums. Il faut que les municipalités s’organisent pour proposer une offre supplémentaire. On n’y arrivera pas tout seuls, c’est clair", pointe Philippe Besset. Dans certaines officines, c’est le renfort d’étudiants en pharmacie qui permet de faire face à l’afflux. Mais le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France prévient : "si ça se prolonge au-delà des vacances, il faudra trouver une autre solution."