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Thibaud Hue
Quatre ans jour pour jour après l'explosion qui a coûté la vie à quatre personnes et en a laissé 400 sans logement, la quasi-totalité des victimes attendent toujours d'être indemnisées. Une bataille administrative qui se présente comme une nouvelle épreuve. Plusieurs rescapés se sont confiés à Europe 1.

C'était il y a quatre ans, le 12 janvier 2019. Il est presque 9 heures, une explosion retentit, puis le chaos dans la rue de Trévise, au centre de Paris. Des vitres soufflées, des immeubles éventrés, ravagés par les flammes. Une déflagration provoquée par une fuite de gaz. Quatre personnes décèdent, 66 autres sont blessées et 400 se retrouvent sans logement. Quatre ans plus tard, seules huit victimes ont été indemnisées. Au total, 100.000 euros ont été distribués. Les autres attendent encore, désemparés face à cette bataille administrative. Certains rescapés se sont confiés à Europe 1.

"S'ils attendent encore, ça ne servira plus à rien"

Des cicatrices et des marques sur le visage, sur les bras. Amor, blessé, porte les stigmates de la rue de Trévise. Alors qu'il travaillait à la réception de l'hôtel situé sur le trottoir d'en face, il a été soufflé par l'explosion. "J'ai perdu l'œil gauche et mon bras. Je ne pouvais plus conduire, plus aller au travail, plus faire de sport. J'aurais préféré mourir que de vivre ça", reconnaît-il.

Depuis quatre ans, l'homme de 47 ans demande sans cesse réparation. "L'année dernière, madame le maire nous a dit 'vous allez être payés'. Mais ça fait un an qu'on est bloqué. Ça s'est passé il y a 4 ans, s'ils attendent encore, ça ne servira plus à rien."

Les victimes attendent une reconnaissance "des préjudices moraux et psychologiques subis"

Linda, 75 ans, habitait au sixième étage de l'immeuble qui a été complètement détruit. Elle aussi attend d'être indemnisée pour enfin avancer. "C'est quelque chose qui nous permettra de nous relancer. Ça nous donnera de la force. Moi, j'attends que les préjudices moraux et psychologiques qu'on a subis puissent être reconnus comme tels", explique-t-elle. Et le 28 février, un premier élément de réponse sera attendu et pourra faire avancer le dossier : une contre-expertise qui pointera du doigt les causes et les responsables de l'explosion. La mairie de Paris et un syndic de copropriété sont mis en examen dans ce dossier.