Explosion à Lyon : un homme activement recherché, un ADN isolé, du TATP retrouvé

Photo de police du suspect dans l'explosion à Lyon du 24 mai (1280x640) Handout / FRENCH POLICE / AFP
La police a diffusé samedi de nouvelles photos du suspect dans l'explosion survenue à Lyon, vendredi. © Handout / FRENCH POLICE / AFP
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avec AFP , modifié à
L'explosion d'un colis piégé a fait treize blessés légers, vendredi, en plein cœur de Lyon. Pour l’heure, les enquêteurs se refusent à qualifier cette attaque d’ "acte terroriste".

Un suspect soupçonné d'être l'auteur de l'attaque au colis piégé qui a fait treize blessés légers, vendredi, à Lyon était recherché samedi par les autorités, qui ne privilégiaient aucune piste quant à son profil ou ses motivations.

Les informations à retenir :

  • La police a lancé un appel à témoins et diffusé une photographie du suspect
  • Un ADN non encore identifié a été isolé sur le colis piégé
  • L'explosion du colis piégé vendredi a fait treize blessés légers

Un appel à témoins pour retrouver "l’homme le plus recherché de France"

La police a lancé un appel à témoins en diffusant la photographie du suspect, capté par une caméra de vidéosurveillance municipale. Elle montre un homme le visage masqué par une casquette kaki et de larges lunettes noires, poussant un vélo noir. Selon une source proche de l'enquête, il est âgé d'une trentaine d'années. Un ADN non encore identifié a été isolé sur le colis piégé. Rien n'indique donc qu'il s'agisse de celui du suspect apparaissant sur les images de vidéosurveillance.

L'individu est suspecté d'avoir déposé un sac contenant un engin explosif devant une boulangerie de la rue Victor Hugo, une artère piétonne commerçante située au cœur de Lyon, près de l'emblématique place Bellecour. Les enquêteurs ont déjà reçu plusieurs dizaines de témoignages. D’autres photographies de l’individu ont été diffusées par la police samedi. Selon le signalement, cet homme est vêtu d'un haut vert foncé à manches retroussées et d'un bermuda clair et porte un sac à dos sombre.

"On peut considérer que cet individu, qui n’a pas encore été identifié, est l’homme le plus recherché de France", explique à Europe 1 Sébastien Thillet, secrétaire départemental du Rhône pour le syndicat de police UNITÉ SGP Police FO. "Il peut être à Lyon, en banlieue lyonnaise ou dans un département limitrophe. Les possibilités de fuite qui lui ont été offertes tout de suite après l’explosion sont multiples."

"Trop tôt" pour évoquer "un acte terroriste"

L’acte n’a donné lieu à aucune revendication. Chargée du dossier, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert "une enquête de flagrance des chefs de tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et d'association de malfaiteurs terroriste criminelle". Toutefois, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a souligné vendredi soir qu'il était "trop tôt" pour évoquer "un acte terroriste". "Au vu des résultats, on pourra effectivement qualifier cette enquête", a-t-elle précisé.

Dans une première réaction vendredi, Emmanuel Macron a évoqué "une attaque", mais dans un tweet envoyé dans la soirée, le chef de l'État s'est montré plus prudent, déplorant simplement "la violence qui s'est abattue" sur les Lyonnais, avant d'adresser ses "pensées" aux blessés. Vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le procureur de Paris, Rémy Heitz, qui doit s'exprimer samedi midi, se sont brièvement rendus sur les lieux de la déflagration sans faire de déclaration devant la presse.

Les faits se sont produits au moment où la France s'apprête à voter dimanche pour élire ses députés au Parlement européen. Le scrutin a commencé dans plusieurs États membres depuis jeudi. "Nous espérons que dans les prochains temps nous aurons une atmosphère qui permettra de rétablir une certaine sérénité à la veille des élections européennes, pour lesquels des dispositifs de protection spéciaux seront mis en place", a indiqué Gérard Collomb à Europe 1.

Treize blessés légers, dont une enfant

D'après un dernier bilan, treize personnes - neuf femmes, dont une enfant de dix ans, et quatre hommes - ont été touchées par l'explosion, onze ayant été hospitalisées. Toutes ne sont blessées que légèrement, "atteints aux membres inférieurs", selon le maire Gérard Collomb. Certaines victimes ont subi samedi une intervention chirurgicale afin d'extraire des éclats. "Le chirurgien est allé retirer des éléments sans qu’il y ait des conséquences fâcheuses, notamment au niveau artériel et nerveux. Ce sont des personnes qui vont pouvoir repartir sur leurs deux jambes", a expliqué au micro d’Europe 1 le docteur Pierre Lavignon, adjoint des urgences.

"On a entendu une grosse explosion. Dans la rue, les gens se demandaient ce qu’il se passait. Il y a eu une grosse panique autour", a rapporté un témoin de la scène à Europe 1. "Il y avait une voiture de police en patrouille dans les parages. Je leur ai dit qu’il y avait une grosse explosion. Ils sont venus, et ils ont quadrillé la zone." Le maire du 2ème arrondissement, Denis Broliquier, a précisé que "la charge était relativement peu importante puisqu'elle a provoqué par souffle l'explosion des vitres réfrigérées mais on ne voit pas plus" de dégâts.

"Des vis de deux centimètre, des billes en métal, des piles LR6, un circuit imprimé et un dispositif de déclenchement à distance", ont été retrouvés a précisé le procureur de la République. Europe 1 a par ailleurs eu confirmation d'un information de BFMTV selon laquelle du TATP a été retrouvé en petite quantité. Cet explosif artisanal très instable a été utilisé dans les attentats djihadistes commis à Paris le 13 novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016.