La plupart des locataires interrogés par Se Loger estiment qu'il n'est pas opportun de devenir propriétaire dans l'immédiat. 1:17
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Romain Rouillard , modifié à
En exclusivité pour Europe 1, le groupe Se Loger dévoile une nouvelle étude portant sur les primo-accédants et leur appréciation du marché immobilier. Si une large majorité de locataires se rêvent propriétaires, seulement 22% d'entre eux considèrent que le moment est bien choisi pour sauter le pas.

Si les prix ont tendance à baisser partout en France en matière d'immobilier (-0,2% au 1er mars), la hausse des taux d'intérêt ayant entraîné une chute de 30% des crédits accordés en 2022 peut faire réfléchir à deux fois au moment d'accéder à la propriété. Une étude menée par Se Loger* et révélée en exclusivité par Europe 1 souligne d'ailleurs la méfiance des futurs primo-accédants, nombreux à considérer que le moment est inopportun pour acheter. 

La plupart des locataires interrogés (67%) considère toutefois que l'immobilier représente une valeur sûre en matière de placement financier et 90% d'entre eux rêveraient de devenir propriétaires. Ils sont également 67% à estimer que cela les rassurerait compte tenu de la conjoncture géopolitique et économique actuelle. Mais au moment d'évoquer l'hypothèse d'un achat immobilier à court-terme, l'enthousiasme décline brusquement. Seuls 22% des locataires sondés jugent pertinents d'acheter maintenant. 77% d'entre eux disent en effet anticiper une nouvelle hausse des taux d'intérêt. 

"L'attentisme n'est pas forcément la meilleure des options"

Un scénario plausible, selon Barbara Castillo-Risco, responsable des études économiques de Se Loger, qui devrait justement pousser les primo-accédants à se décider promptement. "L'attentisme n'est pas forcément la meilleure des options pour les primo-accédants. La raison ? En parallèle de cette baisse des prix, les taux d'intérêt devraient continuer à augmenter. Il faudrait que les prix de l'immobilier connaissent une baisse drastique pour compenser cette hausse des taux, ce qui n'arrivera pas à court-terme", analyse-t-elle. 

D'autant qu'à en croire l'étude pilotée par Se Loger, devenir propriétaire dans dix des 51 plus grandes villes de France permet de gagner en superficie par rapport à la location. Une situation observable à Mulhouse, Saint-Étienne, Bourges, Roubaix, Calais ou encore Tourcoing. S'agissant de Mulhouse, le gain de surface atteint même 38%. Ainsi, pour une mensualité identique, qu'elle concerne le paiement du loyer ou le remboursement du crédit, devenir propriétaire permet d'occuper un logement de 94m² contre 56m² pour la location.

Toutefois, la tendance inverse existe également, notamment à La Rochelle où louer son logement permet un gain de 37% de surface habitable par rapport à l'achat. Il en va de même pour Aix-en-Provence (32%), Nantes (31%), Mérignac ou encore Antibes (30%). Une situation qui découle directement de la hausse conséquente des prix à l'achat en France. Sur les cinq dernières années, ils ont augmenté de 28,7% et le cycle baissier que l'on observe dernièrement ne permet pas de compenser cette flambée.