Chez Lucca, chacun des 220 salariés connaît le salaire des uns et des autres. 3:03
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Céline Brégand
Et si vous connaissiez les salaires de vos collègues, de votre manager et même de votre boss ? C'est le cas des salariés de Lucca, une start-up qui a choisi de jouer la carte de la transparence des salaires. Son PDG, Gilles Satgé, expliquait ce choix dans "La France bouge" vendredi.
INTERVIEW

Chez Lucca, start-up qui conçoit des logiciels de gestion administrative, chacun des 220 salariés connaît le salaire des uns et des autres. Et au bout de trois ans d'ancienneté, chacun fixe également sa rémunération. Une règle de transparence établie dès le processus de recrutement, comme l'explique Gilles Satgé, le PDG de Lucca dans "La France bouge" vendredi.

"Ça permet de repérer très vite les écarts éventuels et de les régler"

Quand des personnes postulent à un poste chez Lucca, la start-up leur fait passer "un grand oral". Et la dernière épreuve du parcours de recrutement consiste en "une présentation devant une douzaine de salariés" à l'issue de laquelle, "on demande publiquement à la personne combien elle pense valoir", détaille Gilles Satgé. En interne, "tout le monde peut connaître le salaire de son voisin, de son boss, de son manager... On a même un logiciel qui permet de faire ça", ajoute le patron de Lucca.

Une transparence qui permet selon lui "d'écarter une grande partie des problèmes de salaires". "Les gens ne font pas d'hypothèses sur le salaire de leur collègue mais le connaissent. Ça permet de repérer très vite les écarts éventuels et de les régler parce que les gens en parlent", souligne Gilles Satgé.

"Avoir un salaire qui est à la valeur de marché"

Et lorsque les employés ont plus de trois ans d'ancienneté, ils fixent eux-mêmes leur nouvelle rémunération, qu'ils annoncent "devant toutes les personnes qui ont plus de trois ans d'ancienneté". La règle étant chez Lucca "d'avoir un salaire qui est à la valeur de marché", précise le PDG de la start-up.

"Donc on peut justifier une augmentation, non pas parce qu'on pense faire gagner tant à la société, mais parce que si on partait chez un concurrent par exemple, alors on serait payé tant", explique-t-il.