Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé dimanche soir la mise en place d'un droit de visite "exceptionnel", dès lundi, dans les Ehpad et les établissements accueillant des personnes en situation de handicap, mais sans contact physique toutefois. Si la nouvelle sonne comme un soulagement pour certains résidents maintenus à l’isolement depuis plus d’un mois en raison de l’épidémie de coronavirus, pour les responsables d’établissement, la mise en œuvre d’une telle mesure pourrait bien tourner au casse-tête.
"Une annonce hier pour aujourd’hui, c’est un peu brutal", a réagi au micro de Matthieu Belliard, dans la matinale d’Europe 1, Laurent Garcia, cadre de santé dans l’Ehpad "Les Quatre-Saisons" de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis.
La responsabilité des proches
Si Laurent Garcia s’avoue pris de court par l’annonce d’Olivier Véran, il veut toutefois se montrer serein. "Compliqué à mettre en place ? Pas vraiment. Nous avons la chance d’avoir un jardin, les rencontres pourront se faire là", relève-t-il. "Il faudra aussi aménager un local à l’intérieur." "Il faut faire confiance aux familles", ajoute ce cadre de santé. "On va évidemment leur donner des masques, leur demander d’être à distance des résidents, mais je pense qu’aucune famille n’a envie de donner le virus à son parent."
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Des visites plus faciles à mettre en oeuvre dans les petits établissements
À ce stade de l’épidémie, aucun cas de Covid-19 n’a été décelé dans l’Ehpad "Les Quatre-Saisons". "On a la chance d’être un petit établissement, avec 65 résidents, c’est plus simple de mettre en place les choses", souligne Laurent Garcia. Et d’ajouter : "Il va falloir se poser la question des grosses structures : sont-elles viables dans ce type de crise ?"