Essai clinique de Rennes : l'Agence du médicament visée par une perquisition

Une enquête préliminaire à été ouverte par le parquet de Paris, après le décès d'un volontaire lors d'un test conduit par le centre d'essais cliniques Biotrial.
Une enquête préliminaire à été ouverte par le parquet de Paris, après le décès d'un volontaire lors d'un test conduit par le centre d'essais cliniques Biotrial. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
L'enquête se poursuit autour de l'essai thérapeutique qui a coûté la vie à un volontaire, le 17 janvier dernier.

Les locaux de l'Agence du médicament (ANSM) ont fait l'objet mardi d'une perquisition dans le cadre de l'enquête sur l'essai clinique au cours duquel un volontaire est décédé en janvier au CHU de Rennes, en lle-et-Vilaine, indique une source judiciaire.

Des données informatiques saisies. Cette perquisition, effectuée en Seine-Saint-Denis par la gendarmerie, s'inscrit dans l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris après le décès de ce volontaire lors d'un test de la molécule ("BIA 10-2474"), principalement à visée antidouleur, selon un protocole autorisé par l'ANSM et conduit par le centre d'essais cliniques Biotrial. Au cours de cette perquisition, les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) ont saisi des "données informatiques", a précisé la source judiciaire.

Le "bon sens" bafoué. Six volontaires sains participant à l'essai de Phase 1 de cette molécule du laboratoire portugais Bial avaient été hospitalisés en janvier et un d'eux, Guillaume Molinet, était décédé. Quatre des survivants présentent des lésions cérébrales. Dans leurs conclusions publiées mardi, les experts commis par l'Agence nationale de la sécurité du médicament ont estimé que l'accident mortel "inédit" de Rennes était "clairement lié" à la toxicité de la molécule testée. S'ils considèrent que "les règles semblent globalement avoir été respectées", celles de "bon sens" ont été bafouées à plusieurs reprises, soulignent-ils.

Une première alerte. La perquisition, survenue le même jour que la publication du rapport, intervenait aussi après des révélations, le 13 avril, dans Le Figaro sur l'existence d'une note interne et confidentielle de l'ANSM évoquant l'alerte d'un évaluateur sur des effets toxiques sur le système nerveux d'animaux soumis aux tests préliminaires. "Les informations contenues dans cette note jettent un sérieux doute sur le bien-fondé de l'autorisation de poursuite des essais de cette molécule sur l'homme", avait indiqué mardi dans un communiqué Jean-Christophe Coubris, avocat de la famille du patient décédé.