Enfants rapatriés de Syrie : "On ne retrouvera plus notre fille, mais nous sommes heureux de retrouver ces petits-enfants"

Le couple espère désormais pouvoir élever ses petits-enfants. 1:04
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Lionel Gougelot, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
"On ne retrouvera malheureusement plus notre fille, mais nous sommes heureux de pouvoir retrouver ces petits-enfants", témoignent auprès d'Europe 1 les grands-parents de trois mineurs rapatriés de Syrie. 
INTERVIEW

Parmi les cinq enfants rapatriés de Syrie vendredi, trois sont de la même famille. Il s'agit de trois frères orphelins depuis la mort de leur maman dans un bombardement, il y a six mois. Leurs grands-parents avaient écrit à Emmanuel Macron pour réclamer leur retour en urgence en France. Interrogés par Europe 1, ceux-ci expriment désormais leur soulagement. 

"Ils ont besoin de beaucoup de soins". Depuis la mort de leur fille, Lydie et son mari Patrice recevaient par internet des photos de leurs trois petits enfants, sous la garde de femmes réfugiées dans un camp du nord-est de la Syrie. Ils pouvaient y voir l'aîné, cinq ans, le regard perdu, visiblement prostré. Un autre, blessé par les bombardements, a une cicatrice sur le visage et une jambe atrophiée. Aujourd'hui, ces enfants sont à l'abri sur le territoire français, à la grande joie de Patrice. "On est vraiment contents, parce que là ils se retrouvent en sécurité, par rapport à ce qu'ils ont vécu dans le camp insalubre, avec pas suffisamment de nourriture et sans aucun soin médical", explique-t-il. "Ils ont besoin de beaucoup de soins." 

Un lien familial rompu par la guerre. "On ne retrouvera malheureusement plus notre fille mais nous sommes heureux de pouvoir retrouver ces petits enfants, j'espère qu'on nous les confiera et qu'on pourra les élever", renchérit Lydie. "Ils ont un avenir, ils sont en sécurité, ils vont devenir des citoyens français, ces petits innocents qui n'avaient pas demandé à naître là-bas." Heureux, les grands-parents restent conscients qu'il faudra du temps pour "apprivoiser" ces enfants et établir un lien familial, jusqu'ici rompu par la guerre.