Enfants et femmes de djihadistes en Syrie (1280x640) Delil souleiman / AFP
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Thibauld Mathieu , modifié à
Marie Dosé, avocate de la famille d'une orpheline de 5 ans rapatriée vendredi avec d'autres enfants de djihadistes, juge "inhumaine" l'approche "au cas par cas" choisie par Emmanuel Macron dans ce dossier.
INTERVIEW

Après des semaines d'atermoiement, la France a finalement rapatrié vendredi cinq enfants de djihadistes âgés de 5 ans et moins. "Orphelins et isolés", ils se trouvaient dans le nord-est de la Syrie. Marie Dosé, l'avocate d'une famille concernée par ces rapatriements, reconnaît "un premier pas", sur Europe 1. Avant d'ajouter une nuance de taille : "On ne peut pas faire du cas par cas avec des enfants ! C'est inhumain".

"Quelle horreur !", s'indigne l'avocate. Mercredi soir, Emmanuel Macron a en effet douché les espoirs des familles, qui demandent depuis plusieurs mois le retour des djihadistes, pour les juger en France, et de leurs petits-enfants au titre de la protection de l'enfance. Le président a ainsi défendu "une approche au cas par cas". "Qu'est-ce-que ça veut dire 'du cas par cas' pour des enfants ?", s'interroge Marie Dosé. "Ça veut dire 'toi, tu as 5 ans mais ta mère est encore en vie, donc tu vas mourir dans un camp, toi, par contre tu es orphelin donc la France va te sauver ? Mais quelle horreur !"

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La fillette rapatriée "va au plus mal". L'avocate, qui défend la famille d'une orpheline de 5 ans rapatriée vendredi, ne cesse de le marteler : "Ça suffit, il y a urgence !" Et de pointer l'état de santé désastreux de ces centaines de mineurs enfermés dans des camps, entre tuberculose et choléra. La fillette en question est "malnutrie, elle est et a été en proie à la famine, à la soif et aux pires des maladies, donc (…) elle va au plus mal", renseigne le conseil.

Sa famille "immensément soulagée". Si sa famille est "immensément soulagée de la voir sauvée", "il est évident qu'on doit prendre soin d'elle, qu'on doit la soigner, que les psychiatres doivent se pencher sur son histoire, sur ses traumatismes". Dans un premier temps, la petite fille va être prise en charge par l'Aide sociale à l'enfance, avant de "probablement" rejoindre ses grands-parents, ses oncles et ses tantes.