En zones rurales, quelles alternatives à la SNCF pour se déplacer ?

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Pauline Jacot, édité par A.H.
Le rapport Spinetta pose la question du maintien des petites lignes ferroviaires, qui sont les moins fréquentées. Mais quelles sont les solutions alternatives dans les zones concernées ?
L'ENQUÊTE DU 8H

Demain, comment allez-vous vous déplacer ? C'est l’une des questions posées par le rapport Spinetta, récemment remis au gouvernement, et qui préconise une révolution du rail avec une transformation de la SNCF. Parmi les mesures de ce rapport figure notamment la fin des petites lignes de chemin de fer, où de rares trains transportent une poignée de voyageurs par jour. Les conclusions du rapport sont claires : il est tout bonnement impensable de consacrer 2 milliards d'euros en rénovation de voies pour seulement 2 % des voyageurs. Or, dans les zones concernées, se déplacer est un défi quotidien. Europe 1 vous présente les alternatives déjà en places, celles en cours d'expérimentation et celles à l'étude. 

Des navettes autonomes s'arrêtant partout. La priorité affichée par l'Etat et le ministère des Transports est d'agir dans ces zones rurales, en opérant au cas par cas. La première solution est de développer les navettes autonomes, sans conducteur. Dans les campagnes, aux abords des petites villes ou des villages, la start-up toulousaine Easysmile effectue des tests pour aller chercher les habitants, non pas juste devant leur porte, mais près de chez eux. La start-up compte "créer une sorte d'arrêt de bus tous les 100 ou 200 mètres, et faire la même chose devant le supermarché, le médecin, le pharmacien… On l'imagine d'ici trois à cinq ans", explique au micro d'Europe 1 son patron, Gilbert Gagnaire. Pour l'heure, il faut obtenir de l’Etat tous les aménagements nécessaires, et notamment des feux de signalisations connectés.

Développer le covoiturage. Il y a aussi, déjà, des solutions plus classiques, comme le covoiturage organisé par des opérateurs privés, Blablacar en tête. Les régions s'y mettent aussi. Les Hauts-de-France travaillent en ce moment avec le groupe Transdev, afin de former des communautés de covoiturage, mais aussi du service de transport à la demande. "C'est un transport qui peut être réservé jusqu'à deux heures à l'avance, auprès d'une plateforme téléphonique, pour circuler d'un arrêt à un autre. On peut se rendre à Maubeuge, à Valenciennes ou à Lille. Ça reste du transport collectif, donc on peut se retrouver avec une autre personne dans le véhicule", précise Kathy David, en charge du projet chez Transdev, au micro d'Europe 1.

Des voies dédiées aux voitures autonomes ? Il existe aussi des idées spécifiques pour les lignes de chemin de fer qui pourraient disparaître, comme celle qui va d'Abbeville, dans la Somme, au Tréport en Seine-Maritime. Ces 40 kilomètres de rail ne voient passer que six trains par jour. Cela coûterait 40 millions d’euros pour rénover la voie. Dans ce genre de cas, le ministère des Transports étudie la possibilité de transformer ces lignes en voies dédiées aux véhicules autonomes. Ces pistes de réflexion vont être discutées, négociées, avant d'être inscrites dans la prochaine loi de mobilité, qui doit voir le jour en avril prochain.