Élisabeth Borne : le rapport Spinetta "pose un diagnostic sévère, mais malheureusement très juste"

© PATRICK KOVARIK / AFP
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G.D. , modifié à
La ministre des Transports a réagi aux propositions du rapport Spinetta concernant le système ferroviaire français. "Le statu quo n'est pas possible", lance-t-elle.

Le constat d'Élisabeth Borne sur le système ferroviaire français est sévère. "La qualité du service n’est pas au rendez-vous, la dérive des coûts s’est poursuivie et le poids de la dette s’est alourdi. Dans le même temps, on a sacrifié le réseau classique au profit des lignes à grande vitesse et fait de mauvais choix en termes d’investissements", lâche la ministre des Transports dans les colonnes du JDD, dimanche.

Le rapport Spinetta "sévère mais juste". Il s'agit de sa première prise de parole concernant le rapport Spinetta, qui "pose un diagnostic sévère, mais malheureusement très juste" : "Ce qui est dit sur les difficultés de notre service public ferroviaire est largement partagé. Ensuite, en ce qui concerne les propositions, nous n’avons pas d’a priori, tous les sujets sont sur la table en toute transparence."

Ce rapport pointe notamment le manque de rentabilité de certaines lignes, qui pourraient être menacées de disparition. "Ce sujet doit être abordé au cas par cas avec les régions et le moment venu", explique la ministre qui ajoute que "l'avenir de ces lignes ne sera pas défini depuis Paris mais dans chacune des régions, dans un processus adapté car ce sont elles qui ont donc la responsabilité du plan de transport sur leur territoire". Elle rappelle toutefois que ces lignes sont "essentielles pour le quotidien de nombreux voyageurs".

"Il y a des inquiétudes et forcément beaucoup de questions."  Mais le sujet qui suscite les principales crispations est celui du statut des cheminots, remis en cause par le rapport Spinetta. La CGT a d'ailleurs annoncé une "manifestation nationale" des cheminots le 22 mars : "Le diagnostic et les propositions du rapport peuvent être parfois dérangeants, pour tout le monde. (...) Il y a des inquiétudes et forcément beaucoup de questions, c’est légitime." 

Si elle promet d'"écouter les syndicats" et de "dialoguer" avec eux, et ce dès lundi où démarreront "les discussion", Élisabeth Borne souligne que "le monde a changé. Est-ce normal que malgré cela, la définition des métiers ferroviaires soit restée figée ?" Sur cette question, "le statu quo n'est pas possible", lance la ministre : "C'est ma ligne rouge et celle du gouvernement." "On ne peut plus continuer à être dans les non-dits, les non-choix. C'est aussi une question d'adaptation aux contraintes et attentes modernes", appuie-t-elle.

"Le plus grand danger (...) c'est le statu quo." Et lorsque Philippe Martinez, le leader de la CGT, estime que les propositions du rapport Spinetta menacent "d'accentuer (la) casse" de la SNCF, Élisabeth Borne lui répond que "c'est exactement l'inverse" : "Le plus grand danger pour ce grand service public auquel nous sommes tous attachés, ce n'est pas la réforme, c'est le statu quo."