En vigueur depuis une dizaine d'années, le couvre-feu pour les mineurs a fait ses preuves à Viry-Châtillon
Face à la violence de certains jeunes, quelques communes ont décidé d'appliquer un couvre-feu pour les mineurs. Nîmes, Béziers, Saint-Ouen... La liste s'allonge ces dernières semaines. À Viry-Châtillon, près de Paris, la municipalité applique une mesure similaire pour les mineurs de moins de 13 ans, et se félicite des résultats.
Nîmes, Béziers, Triel-sur-Seine... Quelques villes font le choix ces dernières semaines d'appliquer un couvre-feu pour les mineurs, afin de lutter contre la délinquance juvénile. Une mesure qui a porté ses fruits dans la ville de Viry-Châtillon, dans l'Essonne.
Un outil de responsabilisation plus que de repression
Ici, plusieurs rixes ont secoué la ville au cours des dernières années, avec comme conséquence parfois, la mort d'adolescents agés seulement de 15 ou 16 ans. Alors, depuis une dizaine d'années, la commune a appliqué un couvre-feu pour les moins de 13 ans pour limiter leurs expositions à ces faits de violences. Dans cette ville de banlieue parisienne, il se tient de 22 heures à 6 heures du matin. "Moi ce qui m'intéresse, c'est quand je sors le soir à Viry, je vois de moins en moins de jeunes de 13 ans dehors", se félicite le maire Jean-Marie Villain au micro d'Europe 1.
"Ça veut dire que la communication qu'on a pu faire sur le sujet a peut-être porté ses fruits en partie", poursuit-il. Et si la municipalité n'a aucun bilan chiffré à fournir, le maire précise que la police raccompagne parfois des jeunes jusqu'à l'entrée de leur logement. Ici, ni PV, ni sanctions, mais un objectif : responsabiliser les familles qui saluent cette mesure selon l'élu.
Des parents convaincus
"Quand je (les familles, ndlr) les croise dans la rue, la quasi-totalité me dit qu'on applique la bonne méthode. Il y a une maman qui m'a résumé ça très bien. Elle m'a dit : 'Moi, je préfère que ça soit un policier qui me ramène mon enfant plutôt que ça ce soit un hôpital qui m'appelle pour me dire qu'il a été victime de quelqu'un ou de quelque chose".
Mais pour le moment, pas question d'étendre ce couvre-feu à tous les mineurs de moins de 18 ans, même si cette mesure est pourtant réclamée par certains élus d'opposition.